Catherine Trautmann (S&D). – Monsieur le Président, la situation de Chypre a exacerbé le débat sur la légitimité des décisions de la troïka, mais elle nous a imposé un constat terrible, celui de son inefficacité.
Ces trois institutions – BCE, FMI et Commission – impliquées dans le sauvetage des pays en difficulté peuvent-elles imposer de telles mesures d’austérité? Peuvent-elles proposer des actions qui pèsent tellement sur les citoyens qu’elles renforcent l’injustice sociale? Dans le cas de Chypre, en refusant dans un premier temps d’exclure les petits épargnants du dispositif, c’est un raisonnement exclusivement économique qui a été validé, laissant de côté tout principe de solidarité. Le modèle économique chypriote n’était pas soutenable, mais la restructuration initialement proposée, sans l’aval du Parlement, ne pouvait qu’aboutir à l’asphyxie de la population.
Aujourd’hui, la grande question, c’est la croissance et l’emploi pour la population chypriote et, pour l’Union européenne, la lutte pour la disparition des paradis fiscaux et la justice fiscale. C’est là que nous jouerons notre crédibilité et notre légitimité.