Kader Arif (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, chers collègues, j’ai même mis une chemise à fleurs pour incarner le printemps arabe. Qui pouvait s’attendre, il y a quelques mois, à ce vent nouveau nourri par les valeurs universelles de la démocratie, et qui souffle aujourd’hui sur la rive sud de la Méditerranée et, plus largement, sur le monde arabe? Personne. Sûrement pas la plupart des dirigeants européens qui nous exhortaient, depuis des années, à passer des accords de toutes natures avec des régimes dictatoriaux pour le confort des intérêts de l’Europe.
Je me dis, aujourd’hui, qu’il n’est jamais trop tard pour faire preuve de courage et de dignité – le courage de dire à nos peuples qu’il n’y a pas de horde musulmane qui déferle en Europe, mais qu’il y a des populations jeunes qui, au prix de leur sang, désirent, de manière irréversible, l’installation d’une démocratie, et souhaitent que l’Europe soit un acteur qui les aide pour que l’état de droit ne soit plus une chimère, mais devienne une réalité.
La Tunisie et l’Égypte connaissent aujourd’hui une situation d’urgence. Je ne dresserai pas – parce que le temps m’est aussi compté – le panorama de la situation des pays en révolte. Mais je veux ici, devant vous, dénoncer avec force et émotion les atrocités commises par les régimes de Kadhafi, en Libye, et de Bachar el-Assad en Syrie.
Cette condamnation concerne, bien entendu, tous les pays où le mot répression est opposé au mot liberté. Dans ces moments-là, même si l’histoire est parfois cruelle, la communauté internationale – dont vous êtes l’une des dignitaires, Madame –, devrait s’exprimer pour apporter soutien et solidarité aux peuples en lutte, mais aussi pour condamner, de la manière la plus ferme, dans toutes les instances, l’ensemble de ces régimes honnis et l’ensemble des pays qui ne respectent pas le droit international et les résolutions des Nations unies.
Dans votre communication du 25 mai, vous avez évoqué ce soutien. Je sais que c’est l’une de vos priorités. Mais je vous demande, Madame la Haute représentante, même si vous devez y consacrer toute votre énergie, de passer des mots qui apaisent aux solutions qui construisent. Je ne voudrais pas, comme seule réponse à ce printemps arabe qui change la face du monde, un hiver européen où les esprits s’étriquent, les frontières se ferment et les murs s’élèvent.
Sur la situation des OPCVM, tout le monde l’a dit, nous ne voulons pas que ceux qui sont aujourd’hui détenteurs d’OPCVM se retrouvent dans des situations moins favorables que des investisseurs hors OPCVM, alors que ce produit d’épargne constitue une vraie valeur ajoutée pour le marché financier européen.
Deux mots pour conclure, pour attirer votre attention sur la façon dont ce texte s’appliquerait aussi aux collectivités territoriales – on a vu dans la crise combien elles pouvaient être atteintes – et pour vous demander, comme le Parlement européen va le faire dans son vote demain, d’examiner dans quelles conditions un système d’assurance ne pourrait pas être beaucoup plus efficace, opérationnel et, d’une certaine manière, utile pour financer ce fonds ex ante.