Liem Hoang Ngoc, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, chers collègues, Monsieur le Président de la Banque centrale, je voudrais remercier Marisa Matias pour son rapport, qui montre aux eurosceptiques que la Banque centrale n’est pas restée passive au cours de l’année 2011. Je dirai même plus, elle a été relativement hétérodoxe, si j’ose le terme.
Elle a, par son programme de rachat des dettes publiques, permis de détendre la situation sur le marché de l’émission des dettes souveraines. Elle a enrayé une éventuelle panne de liquidité par son programme LTRO – 1 000 milliards de liquidités injectés. Elle a maintenu des taux directeurs bas et elle a contribué ainsi à réduire la tension sur le marché interbancaire et dans l’ensemble de l’économie.
Je dirais que le problème, aujourd’hui, n’est pas la politique monétaire, qui est relativement pragmatique, mais plutôt la politique budgétaire, qui est excessivement restrictive. L’autre problème, c’est la démocratie, et les deux sont liés. La démocratie, pas seulement parce que la monnaie est un bien public mais aussi parce que la Banque centrale appartient à une troïka qui demande l’application des politiques d’austérité qui font, aujourd’hui, débat dans l’Europe tout entière.
La démocratie est également, aujourd’hui, nécessaire parce que la Banque centrale réalise d’énormes profits sur la base des plus-values et des produits d’intérêt des dettes qu’elle détient désormais massivement.
Une des questions que nos concitoyens se posent est la suivante: que fait la Banque centrale de ces profits? Les provisionne-t-elle? Et pourquoi? Les redistribue-t-elle aux banques centrales nationales? Qu’en font celles-ci? D’autre part, les 100 milliards d’injection de liquidités, dont je parlais tout à l’heure, ont-ils nourri la spéculation ou se sont-ils retrouvés dans l’économie réelle? D’où la question, que pose le rapport, de la conditionnalité des prochaines injections de liquidités de la sorte.
Monsieur le Président de la BCE, vous avez commencé à répondre à certaines de ces questions lors des dialogues monétaires et nous vous en remercions. Mais nous voulons nous faire le porte-parole de l’ensemble de nos concitoyens qui se posent des questions telles que celles que je viens d’évoquer.
Il y a eu en commission une majorité pour se faire l’écho de ces questionnements que nos concitoyens ont en tête, à l’heure où l’Europe va mal, et j’espère que cette majorité en commission s’élargit.
Le groupe du PPE a dit que le rapport était équilibré. J’espère qu’avec nous il montrera que le Parlement a un message fort pour montrer qu’il existe, aujourd’hui, des solutions pour sortir de la crise.