Madame la Présidente, Monsieur le Président en exercice du Conseil, Monsieur le Commissaire,
est-il normal qu’il faille deux Conseils européens pour résoudre la question de la solidarité des pays membres de la zone euro avec la Grèce?
J’entends M. Langen interpréter le traité. Oui, il y a le traité, la lettre et l’esprit. Et, lorsqu’on regarde les articles 143 et 122, aucun des rédacteurs du traité n’avait en tête qu’au-delà du passage à l’euro, nous pouvions être confrontés à un problème du type de celui auquel nous sommes aujourd’hui confrontés. Voilà pourquoi il faut être créatif, voilà pourquoi il faut être solidaire. Et l’idée que l’on renvoie la Grèce au FMI nous paraît être, pour nous qui prétendons être des Européens responsables et cohérents sur la scène internationale, un contresens total.
Il y a une chose que nous devons faire, et que nous devons espérer comme message du Conseil européen, c’est un message de solidarité vis-à-vis de la Grèce et un message de responsabilité sur la question de la gouvernance économique. Cette question est maintenant sur la table, elle est grave, elle est ouverte. Nous devons la traiter dans le calme, faire baisser la pression et ne pas partir du postulat qu’il faut, a priori, renforcer l’outil – qui n’a pas marché jusqu’à présent – qui est le pacte de stabilité, parce qu’il était répressif avant d’être coopératif.
Nous avons besoin de poursuivre des objectifs en termes de déficit public, en termes de dette, mais nous avons aussi besoin d’inventer des termes de coopération, de bonne added value entre les membres de la zone euro. C’est le défi qui est entre les mains du Conseil européen, et j’espère qu’il le fera avec un sens des responsabilités.