Stéphane Le Foll, au nom du groupe S&D.
– Monsieur le Président, Monsieur le Commissaire, Monsieur le rapporteur, on a coupé la parole à Michel Dantin, mais il allait nous expliquer que l’enjeu alimentaire à l’échelle mondiale était important: oui, c’est important. Ce rapport et les rapports précédents, ainsi que la communication de la Commission, cela a été dit, cherchent à montrer que l’Europe garde comme objectif une politique agricole commune qui assure la sécurité alimentaire en Europe et qui participe à l’équilibre alimentaire mondial. Cela nécessite d’ailleurs des engagements politiques sur la régulation des marchés. C’est ce qui est en débat aujourd’hui et ce que nous devrons, nous aussi, porter dans nos débats au niveau européen. Cela nécessite, à un moment où on veut supprimer le plan alimentaire européen, de bien garder à l’esprit que cette question alimentaire, en Europe, reste un sujet de solidarité et un sujet d’une acuité extrême: près de 30 millions d’Européens souffrent aujourd’hui de malnutrition. Ne l’oublions pas.
Enfin, ce rapport a fixé les grandes orientations: verdissement de la politique agricole. Oui, il faut que notre agriculture intègre de manière positive la question environnementale. Elle doit se focaliser en particulier sur cette dimension à l’échelle de l’Europe et la garantir à travers un premier pilier qui intègre cette question environnementale.
Deuxièmement, et c’est très important, c’est un compromis qui a été négocié longtemps et sur lequel je me suis engagé dès le départ: la question de la dégressivité des aides. Pour assurer enfin une répartition des aides qui tienne compte de deux critères: celui de l’emploi, parce que je pense qu’il est nécessaire d’intégrer dans la politique agricole l’idée qu’elle peut participer à l’emploi et celui, bien sûr, de la production de biens publics. C’est mieux d’avoir cette approche que de continuer à débattre sur le plafonnement des aides sans jamais aboutir à quelque solution que ce soit. Je le dis cet après-midi parce que je le pense sincèrement.
Je conclus en affirmant que ce rapport et cet engagement du Parlement ne valent que si le budget consacré à l’agriculture reste celui qu’il est aujourd’hui. Je dis cela en réponse aux propos du commissaire et du président de la Commission sur le deuxième pilier. Nous ne pourrons pas accepter de le voir diminué.