Monsieur le Président, suite au démantèlement du campement de la jungle de Calais, fin septembre, je souhaite dénoncer ici l’organisation, par la France et le Royaume-Uni, de retours forcés vers l’Afghanistan, pays qui connaît une situation de chaos généralisé.
Comme mon collègue Harlem Désir tout à l’heure, j’en appelle également à la Commission européenne pour qu’elle fasse pression sur les États membres afin qu’ils cessent de mettre la vie de ces personnes sérieusement en danger en les renvoyant de force vers l’Afghanistan.
Nous savons que ces migrants ne sont pas en mesure de déposer une demande d’asile en France du fait du Dublin II, car ils risquent d’être renvoyés vers la Grèce ou l’Italie, où les conditions de rétention sont inacceptables et les chances de voir leur demande d’asile aboutir bien maigres.
Le démantèlement de la jungle n’a eu pour seul effet que d’apporter plus de traumatisme au drame subi par ces migrants en mal de protection. À l’inverse des objectifs fixés par les autorités françaises, la vulnérabilité de ces migrants a ainsi été accrue et ils sont encore plus susceptibles d’être livrés aux mains des trafiquants d’êtres humains qui, eux, ne sont finalement aucunement inquiétés.
Nous devons plus que jamais rappeler que la crédibilité d’un système d’asile est compromise s’il échoue à protéger les personnes qui ont besoin de protection.