Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, nous faisons aujourd’hui un constat bien difficile, celui de la montée de l’antisémitisme, de l’islamophobie, de l’extrémisme violent.
Si l’Histoire nous rappelle à quel point les différentes formes de racisme et de discrimination perdurent à travers les siècles, le racisme qui se développe actuellement est sournois. Outre les violences et autres agressions, c’est aussi la portée du discours raciste qu’il nous faut pointer du doigt. Les allusions à peine feutrées, les petites phrases et les autres formes d’expression insidieuses banalisent toujours davantage une parole raciste décomplexée, que celle-ci, d’ailleurs, s’exprime dans la rue, dans le débat politique, dans les médias ou sur l’internet et les réseaux sociaux.
Un discours désinhibé s’est ainsi introduit dans le débat public. Il traîne dans son sillage un lot de peurs et de recettes simplistes qui tordent la réalité au service d’une idéologie.
Dans ce contexte, les dirigeants politiques ont, bien entendu, une responsabilité particulière. S’ils doivent évidemment apporter des réponses pour surmonter la crise économique et sociale, les préjudices et la marginalisation, ils sont plus que jamais chargés aussi de condamner les propos racistes ainsi que de promouvoir un dialogue interculturel constructif.
Dans cette parole publique, les médias ont aussi un rôle à jouer, essentiel dans la promotion de la compréhension mutuelle entre les différentes communautés religieuses, culturelles et traditionnelles. Les médias doivent résister aux stéréotypes et aux raccourcis aussi faux que dangereux.
L’Union européenne a introduit et initié un large éventail de mesures pour lutter contre les différentes formes et manifestations de racisme et de xénophobie, mais ce dispositif est-il suffisant pour contrer les propos de haine racistes? Quels sont les moyens disponibles aujourd’hui pour lutter contre le phénomène croissant des violences verbales sur l’internet? Plus largement, comme elle l’a fait en 2011 pour promouvoir l’élaboration de stratégies nationales d’intégration des Roms, la Commission envisage-t-elle de proposer un cadre pour des stratégies nationales visant à combattre de manière globale les différentes formes de racisme et de discrimination touchant telle ou telle communauté?