Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, je souhaite exprimer ma satisfaction de voir cette enceinte, élue au suffrage universel direct, débattre de questions politiques essentielles pour la solidarité au sein de l’Union européenne. Mais, dans le même temps, il n’est pas de très bon augure qu’en moins d’un an, nous ayons pour la troisième fois à nous pencher sur le système démocratique hongrois. Ceci nous interpelle, non seulement sur l’évolution de la situation en Hongrie et la dérive populiste qu’elle connaît mais aussi, plus généralement, sur l’état de santé de certaines de nos démocraties européennes où le débat démocratique est à la peine, quand il n’est pas simplifié ou biaisé.

 

Il est pourtant primordial de s’assurer du respect des règles communes par tous les membres participant au projet européen, surtout en des temps où l’on ne manque pas de rappeler à l’ordre un État qui serait défaillant au regard de la sacro-sainte orthodoxie budgétaire.

 

Il n’est pas acceptable, non plus, de balayer d’un revers de main les valeurs dont le respect constitue un préalable pour décrocher le sésame de l’adhésion à l’Union européenne, puis, une fois entré dans le cercle, de s’octroyer la possibilité de ne plus les respecter. Le pas franchi, hier, par la Commission, en lançant une procédure d’infraction, ce qui au demeurant relève de son mandat de gardienne des traités, doit être reconnu, mais je considère que nous ne pourrons pas nous en tenir à de simples ajustements sur des aspects juridiques, surtout si nous avons bientôt à revenir sur la situation en Hongrie au sujet des questions sociales.

 

Voilà pour le Parlement et la Commission, mais le Conseil, que dit-il? De son côté, le Conseil, à quelques rares exceptions près, fait preuve, lui aussi, d’un silence assourdissant.

 

Au final, mais je ne suis pas tout à fait certaine qu’il en sera ainsi, j’espère surtout que ce débat permettra de faire passer le message au peuple hongrois que l’Europe, au travers, aujourd’hui, de ses parlementaires, est sensible à ses difficultés, ne le néglige pas ni ne l’oublie.