Sylvie Guillaume (S&D). – Monsieur le Président, j’ai, comme vous, entendu les propositions et la réponse qui a été faite par M. Barnier au nom de la Commission, je l’apprécie. Nous sommes nombreux dans cet hémicycle à demander, depuis assez longtemps, que la question des politiques migratoires soit vue de façon globale, et non plus simplement par fragments, qui, mis bout à bout, présentent, certes, un intérêt, mais ne forment pas une réponse globale à la hauteur des enjeux des migrations au plan international, qui touchent, évidemment, l’Europe. Donc, j’apprécie cette réponse et j’entendrai évidemment avec aussi beaucoup d’intérêt la réponse du Conseil en souhaitant, que, pour une fois aussi, la réponse ne soit pas simplement une accumulation de réponses nationales, comme nous l’avons souvent entendu, au gré des intérêts des uns et des autres selon qu’ils se trouvent plus ou moins loin des frontières et des flux concernés par les personnes déplacées.
J’insiste, pour terminer, sur un aspect de cette résolution relatif à l’asile, en indiquant que, évidemment, le renforcement budgétaire et logistique qui est accordé aux pays voisins de la Syrie est fondamental, mais qu’il n’est pas suffisant de mon point de vue. Il faut que l’Europe puisse, évidemment, prendre sa part de responsabilité dans l’accueil des populations déplacées, celles qui le souhaitent en tout état de cause. Sinon, ce régime commun que nous avons mis au point avec beaucoup de peine serait une coquille vide si les personnes qui sont en demande de protection sont dans l’impossibilité d’accéder à l’Europe en toute sécurité ou bien, en contrepartie, d’emprunter des routes migratoires, qui sont, elles, à chaque fois plus dangereuses et plus onéreuses.
Il faut donc que nous prenions nos responsabilités, parce que ce n’est pas en repoussant les frontières de l’urgence qu’elle ne frappera pas aux portes de l’Union.
Les États membres disposent d’un arsenal assez important, opérationnel, législatif, financier, pour faire aboutir ces voies régulières d’entrée sur le territoire européen. Il faut assouplir les conditions d’attribution de visas, il faut délivrer des visas humanitaires, il faut s’engager dans des programmes de réinstallation. J’ajoute que la France a dit qu’elle prendrait également sa part dans ce processus. Il faut aussi, via le HCR, ouvrir de nouvelles voies. Les conditions le requièrent. Et je pense que cela nous permettrait d’être, pour une fois, véritablement solidaires avec les réfugiés syriens et les pays qui les accueillent.