Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, dans ces débats majeurs sur les questions migratoires, nous devons éviter à tout prix de tomber dans le piège que constituent les déclarations opportunistes de MM. Sarkozy et Berlusconi sur les accords de Schengen. L’Europe, les flux migratoires sont des punching–balls bien confortables pour certains gouvernements européens qui tentent ainsi de masquer leurs défaillances économiques et sociales sur le plan national en courant après les thèses populistes de l’extrême droite.

 

Aujourd’hui, attaquer la libre circulation, réussite tangible de la construction européenne, est une manipulation et un danger. D’un côté, les commentateurs nous disent que la Commission a donné raison à la France et à l’Italie. Aujourd’hui, M. Barroso nous dit ne pas vouloir donner raison aux États membres non populistes. Qu’est–ce qui est vrai dans tout ça?

 

La communication du 4 mai ne parle pas que du rétablissement des contrôles aux frontières intérieures, elle évoque de nombreux autres sujets: lutte contre la traite des êtres humains, immigration légale, réinstallation des réfugiés, asile… Voilà les vrais enjeux! Le problème, c’est qu’elle reste à mi–chemin.

 

Madame Malmström, vous voulez, semble–t–il, réintroduire une approche communautaire, c’est fondamental. Je dis chiche! Faisons plus d’Europe, plus d’intégration là où les États membres sont tentés de ne défendre que leurs intérêts particuliers.

 

(Applaudissements)