Vincent Peillon (S&D). – Monsieur le Président, chers collègues, y a-t-il encore une espérance pour la paix lorsqu’on rencontre les Israéliens, lorsqu’on rencontre les Palestiniens – j’y étais encore deux fois cette année? On peut en douter, surtout chez les jeunes générations. Est-ce à nous, par des discours prenant parti pour les uns ou pour les autres, de gâcher ce qui pourrait être, après ce drame, une espérance de négociation? Je ne le crois pas et je ne crois pas qu’il faille sous-estimer aujourd’hui la résolution qui est la nôtre sur deux points extrêmement concrets.
Le président du Fatah, le président Abbas, ne peut pas se rendre à Gaza. Alors, se pose quand même une question pour la négociation: qui sont les interlocuteurs? Il faut réussir la réconciliation des Palestiniens, elle n’est pas faite. Et la première chose que nous pouvons faire pour aider – il y a le problème du salaire des fonctionnaires plutôt que de partir dans de grands discours –, c’est de déterminer comment nous pouvons, nous, Union européenne, d’abord apporter une solution, dans les jours qui viennent, à la réconciliation palestinienne. Car à Gaza, même les Palestiniens démocrates ne peuvent pas, aujourd’hui, entrer.
Deuxièmement – et c’est dans notre résolution –, l’Union européenne est disponible pour assurer le contrôle des frontières et dire alors que la sécurité est garantie. Là, nous avons la condition de la confiance, qui était tout à l’heure proposée par notre collègue, qui permettrait de revenir bien entendu sur les colonisations et sur l’embargo. Mais tant que, nous n’avancerons pas, très concrètement, sur ces deux points, à savoir l’interlocuteur dans la réconciliation palestinienne et le contrôle des frontières – certains se vantent de reconstruire déjà les tunnels –, il n’y aura pas de solution de paix. Privilégions la solution de paix.