Eric Andrieu, au nom du groupe S&D. – Madame la Présidente, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Président de la Commission, à mon tour, au nom du groupe des sociaux-démocrates, je vous remercie et je vous félicite pour cette présidence de 6 mois qui a bien vu progresser un grand nombre de secteurs dans nos institutions.
Je crois que le travail qui a été fait sur les Balkans occidentaux est un travail considérable et vous l’avez dit et le président Juncker l’a rappelé, sur la question de l’Albanie et de la Macédoine, les accords sont là. Bravo pour ce travail de dialogue, bravo pour la méthode, bravo pour l’énergie et la façon dont vous avez mis en dynamique l’ensemble de ces territoires.
Cela a été dit également, on ne va pas se répéter, sur le numérique, vous l’aviez proposé comme élément stratégique de priorité et je crois qu’on peut dire aujourd’hui ici, grâce aussi à votre commissaire, que les choses ont grandement avancé à l’échelle de l’Union. Notre histoire commune se souviendra que votre travail aura contribué à l’avancée de ce sujet majeur en faveur de l’équilibre du développement des territoires.
Il y a des points que je souhaiterais mettre en avant, principalement et en particulier l’accord politique qui a été conclu en trilogue le 20 juin dernier sous votre présidence sur le projet de règlement relatif à la gouvernance au niveau de l’Union sur les politiques de l’énergie et du climat qui doivent permettre la réalisation des objectifs énergétiques et climatiques de l’Union en Europe à l’horizon 2030 avec une réduction de 40 % des émissions de gaz à effet de serre, une part minimale de 32 % d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique de l’Union et un objectif de 32,5 % d’économies d’énergie. Ces enjeux et objectifs sont importants, mais pas suffisants si nous devons collectivement répondre aux objectifs de la COP 21 et peut-être d’ailleurs que la coupure électrique, que nous avons subie ici en début de séance, est là pour nous le rappeler. Il faut toujours aller plus loin en matière énergétique si nous voulons atteindre nos objectifs collectifs. Il s’agit d’un travail considérable, et je voulais ici publiquement vous en remercier.
Je voudrais également, sur les enjeux environnementaux, me féliciter que durant votre présidence – et je sais que cela affecte particulièrement votre commissaire –,vous ayez pu obtenir une majorité au sein du Conseil pour interdire les trois néonicotinoïdes tueurs d’abeilles. Il s’agit d’un sujet majeur en matière de biodiversité. Nous avions échoué sur le glyphosate, là où vous avez gagné sur les néonicotinoïdes, et je crois que les Européens aujourd’hui vous en savent gré. Là encore, nous devons aller plus loin dans la biodiversité.
Deux sujets pour autant m’inquiètent. Tout d’abord, concernant le CFP – et ce n’était pas dans votre mandat –, il est inquiétant de ne pas parvenir à convaincre les États membres de la nécessité de consacrer un budget ambitieux au projet européen en devenir. Nous devons aujourd’hui pointer avec force la nécessité de confier à l’Union une stratégie et un rôle majeur à l’échelle internationale.
Enfin, je soulignerai les limites du Conseil consacré à l’immigration des 28 et 29 juin. La décision qui y a été prise, même si elle était difficile, était une décision a minima. Il s’agit donc d’un petit regret à l’égard de cette Présidence.