Isabelle Thomas (S&D). – Monsieur le Président, permettez-moi, tout d’abord, de saluer l’excellent travail réalisé par notre collègue socialiste, Anni Podimata, qui est parvenue, au fil des différents rapports dont elle a eu la charge, à rassembler autour de nos positions une large majorité afin d’aboutir à une taxe sur les transactions financières qui soit à la hauteur des enjeux.
Jusqu’à ce rapport, jamais le Parlement européen ne s’était exprimé en faveur de l’inclusion des transactions réalisées par les fonds de pension, ceux-là même qui, avec les banques et les organismes financiers, ont joué impunément au yo-yo avec l’économie réelle.
Les citoyens européens ont payé un lourd tribut depuis le début du marasme économique et financier. C’est pourquoi il est fondamental que leurs représentants envoient au Conseil un message clair. Désormais, aucun acteur financier, aucun fonds spéculatif, aussi puissant soit-il, ne saurait échapper à cette taxe socialement juste, économiquement efficace et aux vertus régulatrices.
Malheureusement, je constate, à ce stade, la disparition de cette taxe des conclusions du Conseil de juin, signe que la détermination, affichée récemment encore au Conseil, s’est considérablement affaiblie, en raison, sans doute, de la mobilisation intense des lobbies financiers.
Je regrette que nous n’ayons pas su saisir l’opportunité de la négociation sur le cadre financier pluriannuel pour établir le calendrier de mise en œuvre de la taxe et, ainsi, associer les revenus sur les transactions financières aux discussions sur les ressources propres.
C’est pourquoi je propose de maintenir la pression sur le Conseil, d’ici le vote d’octobre, pour obtenir des avancées significatives sur ce qui constituait une des lignes rouges de la résolution votée très majoritairement par cette Assemblée le 13 mars dernier.