Isabelle Thomas (S&D). – Monsieur le Président, aujourd’hui, nous produisons et pêchons moins de 40 % des produits de la mer que nous consommons. Pour ces 40 % de produits européens, nous pouvons nous satisfaire de réelles avancées. Même si tout n’est pas résolu, nos efforts de gestion et de contrôle des pêches ont permis qu’en 2012, par exemple, 61 % des stocks de l’Atlantique Nord-Est atteignent le RMD.
Mais comment diffuser ce modèle de gestion vertueux pour que nos efforts ne soient pas noyés dans l’océan?
Les accords de pêche, comme ceux de la Mauritanie, participent de la réponse en constituant un outil de diffusion des politiques de l’Union européenne.
Un bon accord de pêche de l’Union avec un pays tiers doit répondre à quatre conditions.
Premièrement, les droits de pêche accordés aux navires doivent être limités au renouvellement de la ressource. Deuxièmement, les pays tiers doivent accepter d’appliquer des modèles de durabilité. Troisièmement, les droits accordés aux navires de l’Union ne doivent pas être en concurrence avec les populations littorales du pays tiers. Quatrièmement, les contreparties doivent permettre un développement économique et social des États côtiers concernés.
Dans un contexte mondial où certains États se livrent à une véritable ruée vers l’or bleu, où les pavillons de complaisance côtoient d’autres navires maquillés aux couleurs des États côtiers dans une même logique de surexploitation des hommes et de la ressource halieutique dépouillant de leur richesse alimentaire les États les plus pauvres, les accords de pêche européens peuvent, plus que jamais, constituer une référence mais aussi nous obligent à une vigilance quant à leur application.