Monsieur le Président, Madame la Commissaire, c’est un plaisir de vous retrouver de ce côté-ci de l’hémicycle. Cependant, le retard de validation des programmes opérationnels constitue une grave anomalie qui perturbe le début de programmation du cadre financier pluriannuel. En tant que législateurs, nous assumons notre part de responsabilité et contribuerons efficacement à trouver des solutions. Cela étant dit, je souhaiterais insister auprès de vous sur la concomitance de deux éléments.
Premièrement, si nous attachons une telle importance à ce retard dans la programmation de la mise en œuvre des politiques de cohésion, c’est parce qu’il fragilise dans toute l’Europe les projets en quête de financement public, tous ces investissements dont l’Europe a tant besoin face à la crise. Si certains États membres sont plus concernés que d’autres, alors disons-le, non pour dénigrer mais pour aider. Si l’assistance technique de la Commission est insuffisante, alors renforçons-la pour répondre à l’exigence de qualité que vous avez soulevée. C’est la priorité de l’Union: réaliser les projets et l’investissement le plus rapidement possible dans notre Europe en crise.
Deuxièmement, cette difficulté de la politique régionale fait écho à la crise des paiements des budgets. Le 17 novembre dernier, le Parlement européen a dû renoncer à la procédure de conciliation budgétaire, les États membres n’étant pas capables de présenter une réponse viable. Or, ce sont les régions qui paient le plus lourd tribut de cette cavalerie budgétaire. La Commission européenne doit proposer un dispositif d’urgence sur les politiques de cohésion. Quelles sont les régions les plus touchées, quel est le montant des factures impayées dans chaque région, quels sont les besoins?
Ces deux crises percutent violemment l’activité économique de nos territoires européens. Madame la Commissaire, nous savons votre attachement indéfectible à la politique de cohésion, alors dites bien à M. Juncker – avant qu’il ne vienne annoncer mercredi son plan de relance tant attendu – que notre Europe a plus que jamais besoin d’investissements publics, que la politique régionale en fait partie et que si nous ne n’y remédions pas, il sera vain d’envisager d’autres mécanismes, qui s’enliseraient dans les sables mouvants de l’atonie de l’investissement public.