Pervenche Berès (S&D). – Monsieur le Président, Monsieur le Vice-Président, dois-je vous relire l’article 4 du statut des fonctionnaires de l’Union européenne? «Toute vacance d’emploi dans une institution est portée à la connaissance du personnel de cette institution dès que l’autorité investie du pouvoir de nomination a décidé qu’il y a lieu de pourvoir à cet emploi».
Pourquoi le poste de secrétaire général n’a-t-il pas été publié, contrairement à ce que vous avez réaffirmé ici aujourd’hui? Pourquoi Mme Clara Martinez a-t-elle retiré sa candidature avant même d’avoir été entendue? Où est l’audition d’un homme et d’une femme dans votre procédure? Comment se fait-il que le personnel n’ait pas été informé en temps et en heure?
Vous, Monsieur le Vice-Président, qui êtes si à cheval sur le respect de toutes les règles, comment pouvez-vous vous satisfaire de cette violation manifeste de l’esprit et de la lettre de la loi? Comment pouvez-vous prendre le risque d’engager cette Commission que le président Juncker a voulue comme celle de la dernière chance, qui aujourd’hui alimente, y compris dans ses rangs, des discours eurosceptiques, alors que nous avons besoin qu’elle soit la gardienne des traités? Comment pouvez-vous violer l’esprit des institutions qui fait que ceux qui y travaillent ne sont pas là pour se servir mais pour travailler au service des citoyens – ceux que nous représentons? Être au service des citoyens, c’est ce que nous devons faire de manière exemplaire, ici face aux dérives au sein de la Commission européenne, mais nous devrons bien sûr le faire aussi avec autant de vigilance dans notre propre Institution, nous le savons bien.
Alors nous vous le disons, Monsieur le Vice-Président: cessez ces contre-vérités! Quelles que soient les qualités de M. Selmayr, il n’avait pas les qualités juridiques en termes d’emploi pour occuper ces fonctions et votre capacité à promouvoir les femmes en demandant à cette secrétaire générale adjointe de retirer sa candidature, avant même de l’avoir entendue n’est pas digne de la promotion de l’égalité des genres.
Eric Andrieu (S&D). – Madame la Présidente, au moment où le monde est en pleine ébullition, au moment où les États-Unis rentrent dans leur conservatisme, dans leur protectionnisme, au moment où la Corée du Sud rencontre la Corée du Nord, au moment où Poutine et la Russie réarment, au moment où Bachar El-Assad continue à intervenir sans discernement, au moment où Erdoğan continue avec les Kurdes, nous ici, que faisons-nous? Nous parlons de l’incapacité du président de la Commission européenne de respecter les règles qu’il a lui-même édictées et je ne veux même pas parler de notre Président de l’Assemblée parlementaire, qui lui pratique le tango corse – le tango corse c’est deux pas en avant et trois pas en arrière –, puisqu’il nous disait il y a à peine six mois, «Je serai président d’un parlement et je ne serai jamais premier ministre». Il a fallu que les élections italiennes le séduisent et qu’il se propose pour occuper les fonctions de premier ministre. Le monde se rit de nous, amis parlementaires. Aujourd’hui, il est de notre responsabilité de déterminer quel rôle peut jouer le continent européen à l’échelle intercontinentale au lieu de passer des heures et des heures à débattre de sujets qui ne sont pas à la hauteur des enjeux mondiaux qui doivent nous animer.