Isabelle Thomas (S&D). – Monsieur le Président, Madame la Vice-Présidente, Monsieur le Ministre, je sais que vous partagez le principe selon lequel toutes les décisions politiques comportant des mesures budgétaires doivent être honorées par des paiements. Cela peut paraître une évidence, mais cela ne l’est pas, puisque la prévision des factures impayées fin 2015 s’élève à 17,5 milliards d’euros. C’est en vertu de ce principe que le Parlement, en responsabilité, propose d’augmenter le volume des paiements 2016 de 2,9 milliards d’euros.
Si nous saluons la responsabilité de la Commission dans sa deuxième lettre rectificative, nous ne pouvons ni nous en contenter, ni accepter les réductions budgétaires incessantes du Conseil, comme les 450 millions d’euros d’aide extérieure, pourtant au cœur de la question migratoire.
Mesdames, Messieurs, les paroles s’envolent et les budgets restent. Alors, si nous voulons faire face aux grands enjeux – l’accueil des migrants, le chômage des jeunes, la relance par l’investissement –, le budget doit suivre, d’abord en utilisant toutes les marges de flexibilité existantes. Mais, Monsieur le Ministre, il est surtout temps de trouver une autre solution que ces redéploiements systématiques qui courent d’une priorité à l’autre au gré des urgences, déshabillant Pierre pour habiller Paul, car aujourd’hui, le budget de la recherche est en péril.
M. Juncker disait ce matin que les ressources budgétaires étaient limitées et qu’il fallait tenir compte de la situation exceptionnelle. Alors, chiche! La commission TAXE du Parlement a montré que les multinationales, contrairement aux citoyens européens, contrairement aux PME européennes, échappent à l’impôt en jouant avec la concurrence fiscale entre États. Alors, chiche! Osons les ressources propres, en commençant par ce potentiel d’un impôt sur les multinationales à l’échelle européenne. Ainsi, nous n’ajouterions pas de crise budgétaire aux autres crises européennes.