Le Parlement européen s’est prononcé aujourd’hui pour l’ouverture des négociations pour un accord de libre échange entre l’Union Européenne et le Japon. La délégation socialiste française n’a pas suivi, dans ce vote, la majorité du Parlement européen.
Pour Henri Weber, membre de la commission du commerce international : « Cet accord aura des conséquences cruciales pour notre industrie. C’est pourquoi le lancement de négociations avec le Japon est prématuré ».
Le marché japonais reste, aujourd’hui, fermé aux entreprises européennes, notamment dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’automobile, de la santé et des marchés publics (transport, énergie…).
« Le Japon est orfèvre dans l’utilisation des barrières non tarifaires pour protéger son marché. Exiger, comme nous le faisons, un strict parallélisme entre réduction des tarifs douaniers européens et élimination des restrictions d’accès au marché japonais, ce n’est pas être protectionniste : c’est défendre la réciprocité », insiste Henri Weber, auteur de plusieurs publications sur le Juste échange[1].
« Personne n’a précisément évalué les retombées d’un tel accord de libre échange sur tous les secteurs sensibles – et en particulier sur le secteur de l’automobile, qui, à l’heure actuelle, est durement touché par les conséquences du nouvel accord commercial UE/Corée du sud », ajoute Henri Weber.
« Les socialistes français sont attachés au développement d’une relation forte avec le Japon et à l’approfondissement des partenariats industriels. Mais dans ce cas, comme dans celui des prochains accords commerciaux entre l’Union Européenne et les grands pays industriels, nous devons toujours prendre en compte les intérêts de notre économie », précise Catherine Trautmann. « C’est d’ailleurs avec cet objectif que Nicole Bricq et Arnaud Montebourg ont annoncé une consultation auprès de tous les acteurs concernés sur les conditions nécessaires à l’ouverture de négociations sur un accord de libre échange avec le Japon » conclut l’eurodéputée.