Le Parlement européen a aujourd’hui voté le rapport d’initiative Lyon sur l’avenir de la PAC après 2013. Pour la première fois depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, les eurodéputés se donnent l’occasion d’indiquer leur vision sur le futur de l’agriculture européenne, si emblématique de la construction communautaire.
Pour Stéphane Le Foll, membre de la commission agriculture au Parlement européen, « la PAC actuelle va mal, dans une Europe en crise : les revenus des agriculteurs s’effondrent, les importations de produits agricoles ne cessent d’augmenter, la sécurité alimentaire n’est plus totalement garantie, d’importants défis environnementaux et énergétiques sont devant nous, le tout dans un contexte budgétaire tendu. Dans l’intérêt des agriculteurs et de la société toute entière, cette PAC a besoin de retrouver des perspectives, d’être réinventée ».
Les socialistes français et européens, qui ont beaucoup influencé le contenu du rapport Lyon, l’ont très largement soutenu. Stéphane Le Foll considère que « nous y retrouvons une grande partie des orientations agricoles de notre groupe, le seul au Parlement européen qui ait jusqu’ici arrêté ses positions, et cela dans l’unanimité, sur l’avenir de l’agriculture ».
Ce rapport réaffirme la nécessité d’une politique publique agricole alimentaire ambitieuse, devant rester européenne, prenant ainsi en compte les intérêts de toutes les agricultures et répondant aux besoins de tous les citoyens. Cette politique nouvelle doit aussi permettre une mutation vers une nouvelle agriculture, par l’innovation et la recherche, en associant scientifiques et agriculteurs. Nous devons être capable de produire beaucoup tout en faisant appel à une meilleure utilisation des ressources naturelles de chaque territoire et de ses écosystèmes. Cette politique doit enfin promouvoir des emplois non délocalisables par la diversification des activités agricoles dans les domaines des énergies renouvelables, des agro-matériaux, de la chimie verte…
Au chapitre des moyens nécessaires à la réalisation de cette petite révolution verte, Stéphane Le Foll se félicite que le texte du rapport contienne de nombreuses propositions socialistes : « nous y retrouvons un budget agricole maintenu ; pas de cofinancement supplémentaire ; une répartition plus équitable entre les pays et les producteurs ; des aides qui dynamisent mieux l’environnement et les changements de modèles de production ; la demande de régulation des marchés pour lutter contre l’extrême volatilité des prix ». Mais sur ce dernier point de la régulation, très important, les socialistes considèrent qu’il faudra encore aller plus loin dans les prochain mois et proposer des mesures plus précises et plus concrètes.
En conclusion, Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française au Parlement européen, souhaite que « ces travaux inspirent la Commission européenne dans ses prochaines propositions et alimentent le débat public sur l’agriculture et sur ses perspectives. Le monde agricole a besoin d’être rassuré ; le reste de la société est en droit de mieux savoir comment l’agriculture répond à ses besoins« .