Le 12 septembre à Strasbourg, les eurodéputés socialistes français ont soutenu un amendement visant à atteindre des niveaux proches du rendement maximal durable.
Mais d’abord qu’est-ce que le RMD ? Le RMD est le taux maximum de pêche pour chaque espèce permettant de parvenir au renouvellement de la ressource indéfiniment.
Atteindre le RMD, nous y sommes bien évidemment très favorable, en nous fixant un calendrier clair et contraignant. Il en va de l’intérêt des professionnels de la pêche et des citoyens de l’Union européenne de continuer à avoir des mers peuplées de poissons.
Malheureusement, lors du vote en plénière les eurodéputés avaient le choix entre 2 amendements discutables. Un premier proposait que nous atteignions des seuils « proches du RMD ». Le second proposait un seuil « au-dessus du RMD ». Dans le premier cas la notion était floue mais prenait pour point central le RMD. Dans le second cas, l’amendement s’apparentait à une forme de surenchère, laissant entendre que le RMD n’était pas suffisant, et l’utilisation du terme « au-dessus » pouvait porter à confusion: au-dessus mais dans quelle mesure, 5%, 10%, 15% ?
Au contraire, notre approche se veut rationnelle et précise, s’appuyant exclusivement sur le chiffre scientifique.
C’est pourquoi Isabelle Thomas, eurodéputée socialiste française membre de la commission de la pêche, souligne que: « dans les textes qui seront prochainement débattus en commission, nous proposerons la formulation « supérieure ou égale au RMD » ».
Il nous faut dépasser ce débat sémantique pour rentrer au cœur des enjeux, à savoir les moyens à mettre en œuvre pour atteindre le RMD. Nous manquons de données sur les effectifs de nombreux stocks, difficile donc de savoir jusqu’à quel seuil ils peuvent être pêchés durablement. Il est plus qu’urgent que des moyens soient attribués à la recherche pour la collecte de données par les scientifiques, et ce en collaboration avec les pêcheurs, eux-mêmes avides d’informations claires permettant une prise de décision avisée.