Le Parlement européen a adopté, mercredi 14 décembre, à une large majorité (445+, 148-, 89 abst.), une résolution sur les outils de la PAC permettant de réduire la volatilité des prix sur les marchés agricoles.
La volatilité n’est ni une fatalité, ni une norme ! Elle est la conséquence d’une politique libérale, voulue par la droite, pour satisfaire et enrichir certains de leurs électeurs de droite. C’est la juxtaposition de l’agriculture et des marchés, la financiarisation de l’économie au détriment de la sécurité alimentaire, celle qui fait qu’aujourd’hui des entreprises comme Bayer rachètent Monsanto.
La volatilité des prix, c’est le résultat de la dérégulation de la PAC et du démantèlement des outils de régulation voulue par Nicolas Sarkozy et son Premier ministre François Fillon.
La volatilité des prix des produits agricoles est l’un des principaux facteurs de la calamiteuse situation actuelle des agriculteurs européens. Elle crée un environnement économique et social précaire et représente à long terme une menace pour l’indépendance alimentaire de l’Union européenne, pour l’emploi et pour nos territoires.
Les objectifs à long terme de la PAC doivent être revus : nous ne disposons plus aujourd’hui des moyens adéquats pour juguler de fortes chutes des prix et la politique libre-échangiste menée par une Commission européenne libérale ne fait qu’aggraver ce phénomène en favorisant la concurrence déloyale et le dumping sauvage dont souffrent nos agriculteurs.
Il faut mieux utiliser les outils de gestion des risques et renforcer la position des agriculteurs dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire. Sur ce point, nous demandons à la Commission européenne de proposer d’ici la fin de la présidence maltaise un cadre législatif européen permettant de s’attaquer aux pratiques commerciales déloyales. Pour nous, les solutions passent par le renforcement des organisations de producteurs pour qu’ils soient en mesure de négocier d’égal à égal avec les transformateurs et les distributeurs, et une transparence dans la chaine des prix.
Nous nous félicitons que grâce aux amendements des socialistes et démocrates, le rapport ait trouvé un équilibre et que le volet assurantiel ne soit plus la solution exclusive pour pallier aux situations des risques. Nous demandons à la Commission européenne de mettre en place des outils de gestion de crises – climatiques ou sanitaires- et surtout un système de moyen terme d’intervention contra cyclique. Ces deux mesures permettraient de mieux protéger les agriculteurs et de vivre décemment de leur travail tout en maintenant une ruralité vivante !