Pervenche Berès, au nom du groupe S&D. – Monsieur le Président, Monsieur le vice-Président, dans ce débat que nous menons depuis longtemps, j’ai un regret, c’est qu’au fond le débat sur le renouveau du cadre financier pluriannuel est un débat qui est lancé, qui va aboutir à un moment ou à un autre, alors même que nous n’avons pas fondamentalement d’accord sur le futur d’un budget de la zone euro. Or, il y a une articulation entre les deux et on le voit bien lorsque Mme Merkel nous dit: «On discutera du budget de la zone euro après avoir discuté du cadre financier pluriannuel». Alors que restera-t-il pour organiser le chemin parallèle de ces deux outils?
Ma deuxième remarque concerne la fonction de stabilisation et la façon dont la Commission européenne a mis une proposition en ce sens sur la table. Le fait que vous reconnaissiez que cette fonction doit être remplie, le fait que vous mettiez une proposition sur la table, est évidemment la bienvenue, mais reconnaissez que lorsque nous qualifions votre proposition d’embryon, nous sommes quasiment en dessous de la réalité, car ceux qui, dans cet hémicycle et ailleurs, cherchent toujours à tirer des enseignements de la conduite des affaires par le FMI n’écoutent pas suffisamment le FMI qui, de ce point de vue, nous dit que nous avons besoin d’un véritable stabilisateur automatique, comme nous l’avons dit également dans le rapport Berès-Böge que vous avez cité.
Ma troisième réflexion porte sur la transformation du Mécanisme européen de stabilité en un Fonds monétaire européen. Nous vous invitons à ne pas utiliser cette terminologie, il doit s’agir d’un fonds de stabilisation européen. Le fonds monétaire ne peut pas être décalqué au sein de l’Union européenne. Nous soutenons la Commission pour que cela ne conduise pas à détricoter vos compétences en matière budgétaire et nous sommes aussi à vos côtés pour plaider pour que la méthode communautaire soit intégralement appliquée dans ce domaine.
Sur le fond, je regretterais infiniment que ce Conseil européen n’avance pas de concert et soit une avancée radicale sur la voie de la transformation du MES en Fonds monétaire européen, et qu’il soit ridicule lorsqu’il s’agit de cette fonction de stabilisation dont nous avons tant besoin.