Une loi visant à exclure les minerais de sang du marché de l’Union européenne est actuellement en cours de négociation entre le Parlement européen, la Commission et les 28 gouvernements représentés au sein du Conseil de l’UE (les fameuses négociations en trilogue). Les socialistes et démocrates mènent la lutte pour un système obligatoire.
Aujourd’hui, lors de la première réunion avec le Conseil, le négociateur du Parlement européen, l’eurodéputée S&D Marie Arena, a défendu l’option d’ un règlement mais elle dû faire face une forte opposition du Conseil, qui rejette une loi contraignante et lui préfère un système volontaire.
Le chef de file du groupe S&D au Parlement européen, Gianni Pittella, a déclaré:
« L’extraction et le commerce de minérais provenant de régions en conflit, alimentent les guerres et causent des souffrances indicibles dans de nombreuses régions dans le monde. J’en ai vu les conséquences dramatiques dans la République démocratique du Congo.
« En tant que socialistes et démocrates, nous avons une influence décisive sur la position du Parlement: nous ne voulons pas être complices d’une catastrophe humanitaire au nom d’intérêts commerciaux.
« Nous appelons tous les États membres à s’engager de manière responsable dans ce dossier et à prouver que la dignité humaine prime sur les profits. »
La négociatrice du Parlement européen, la socialiste belge Marie Arena, a déclaré:
« La position du parlement européen est claire. Nous voulons un commerce propre et responsable. C’est pourquoi nous défendons une régulation contraignante qui s’applique non seulement sur les matières premières mais aussi sur les produits finis que nous consommons en Europe ».
« Mais le Conseil est, lui, très éloigné de cette idée puisqu’il propose un système volontaire et uniquement applicable aux entreprises importatrices de minerais et métaux. Cette position est même en deçà de ce que propose la Commission. Autant dire qu’une telle régulation ne servira qu’à se donner bonne conscience, sans aucun impact réel ni sur le terrain ni sur le comportement des entreprises. »
« Si le Conseil ne bouge pas sa ligne sur ces deux aspects pour nous ce trilogue ne pourra pas aboutir. »
Le Porte-parole S&D sur le commerce international, l’eurodéputé David Martin a déclaré:
« Nous avons l’occasion avec ce projet de loi de corriger les erreurs du passé et de mettre en place un système obligatoire qui fera une véritable différence sur le terrain.
«Nous savons que les régimes volontaires n’ont pas fonctionné et nous exhortons les gouvernements nationaux à prendre leurs responsabilités au sérieux et à mettre en pratique l’engagement de l’UE d’exclure les minerais de sang. »