Le Parlement européen se prononcera demain sur son budget pour l’année 2014, parmi d’autres votes dits de « décharge ». Cette procédure sert à vérifier que les fonds européens ont bien été dépensés selon les règles et permet la clôture officielle des comptes. Ces rapports sont aussi l’occasion, une fois par an, de tirer les enseignements du passé pour améliorer la gestion budgétaire.
Dans cet exercice, le rituel consiste, pour certains eurodéputés, à glisser une attaque contre le siège du Parlement européen à Strasbourg. Pour les eurodéputés socialistes et radicaux, c’est souvent l’occasion de réclamer plus de transparence quant à l’usage de l’enveloppe dite des « frais généraux ».
À la suite de plusieurs scandales dans l’emploi d’assistants locaux, c’est aussi via ce rapport annuel que nous proposons, par la voix de Gilles Pargneaux, de mieux contrôler leurs recrutements. Aujourd’hui, des membres de notre institution « emploient » plus de 10 assistants locaux. C’est par exemple le cas de M. Zoltek, eurodéputé polonais du groupe ENF qui remporte la palme avec 14 assistants !
Le député Aliot, rapporteur fictif ENF sur ce dossier, nous avait habitués à un peu plus de sens politique. Toute honte bue, il a déposé en plénière deux amendements afin de supprimer les paragraphes qui saluent l’adoption de règles plus strictes dans le recrutement des assistants locaux et demandent de plus amples clarifications dans l’application de ces règles. Il tente aussi une manœuvre pour opacifier les travaux du tiers-payant, dont le rôle est de servir d’intermédiaire entre l’institution et les députés en matière de versement des salaires et des charges sociales. Petit rappel, pour tous les eurodéputés FN, celui-ci n’est autre que M. Crochet, cité dans les Panama Papers et dans bien d’autres affaires du FN…
Tel Berlusconi menacé par la justice, alors même que plusieurs enquêtes pour emplois fictifs visent les assistants locaux des eurodéputés FN, M. Aliot, estime sans doute nécessaire de casser les moyens de contrôle et de changer les règles du jeu. Cette initiative, la seule de M. Aliot sur ce rapport, en dit long sur l’idée qu’il se fait de l’exercice du pouvoir et sur sa pratique, quand il s’agit de protéger les intérêts de son parti…