Après de longues et difficiles négociations, le Parlement européen a adopté aujourd’hui le Two-Pack qui finalise le cadre de la gouvernance économique européenne.
« Elisa Ferreira a bataillé pendant neuf mois pour rallier une majorité sur nos propositions et nous la félicitons pour le travail réalisé. Après le vote sur les amendements en juin 2012, Jean-Paul Gauzès avait déclaré dans une interview à Euractiv que les amendements poussés par la gauche n’avaient aucun intérêt et seraient repoussés par le Conseil. Force est de constater qu’il s’est trompé », relève Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française.
« Parce que l’austérité menace gravement nos sociétés, nous avons mené un long combat pour améliorer le Two-Pack. La proposition initiale de la Commission européenne, soutenue par la droite, affaiblissait la légitimité démocratique de la gouvernance économique et bannissait la solidarité pour faire de l’austérité l’alpha et l’omega de notre avenir » explique Liêm Hoang-Ngoc, eurodéputé et économiste.
« Les élections italiennes ont montré que les citoyens européens rejettent les politiques d’austérité. Pour nous, plus de contrôle démocratique sur les budgets au niveau européen doit conduire à une plus grande solidarité au sein de la zone euro », ajoute Pervenche Berès, présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales.
« Nous nous sommes battus sur de nombreux points, qui constituent autant de victoires pour les socialistes européens » poursuit Liêm Hoang-Ngoc, « Les partenaires sociaux et les organisations de la société civile seront désormais obligatoirement associés à la négociation des programmes d’ajustements. La méthode communautaire sera par ailleurs respectée, la Commission ne pouvant plus désormais décider seule de placer un Etat membre sous surveillance renforcée. Dans l’ensemble, la transparence et la démocratie sont renforcées. »
« Des propositions qui datent du rapport de la commission « crise » reviennent enfin », ajoutent Liêm Hoang-Ngoc et Pervenche Berès :
– « mise en place d’un groupe d’experts sur la mutualisation partielle de la dette – sous la forme d’un fonds d’amortissement – et sur les « eurobills » ;
– propositions pour conférer à la zone euro une capacité budgétaire afin d’aider les pays en difficulté à surmonter leurs problèmes structurels ;
– propositions sur la déduction des investissements productifs du calcul des déficits publics ;
– dans sa déclaration, la Commission s’engage également à lutter contre la fraude et l’évasion fiscales ».
« Comme sur la taxe sur les transactions financières, nous avions raison trop tôt. La droite, avec son bilan, se doit d’être humble », concluent les eurodéputés.