Une première étape décisive a été franchie pour alléger le poids des mesures d’austérité en Europe. Sous la pression des socialistes et démocrates, la commission économique et monétaire du Parlement européen a proposé d’introduire des mesures de soutien à la croissance dans la zone euro.
Ces mesures, approuvées hier soir au Parlement européen, figurent dans les règles de surveillance prévues pour les pays sous assistance financière ou sous le coup d’une procédure de déficit excessif, le « 2-pack ».
« Une étape décisive pour alléger le poids de l’austérité en Europe a été franchie », s’est félicitée Elisa Ferreira, auteur d’un des deux rapports du Parlement. Le texte original de la Commission était calqué sur le Pacte budgétaire. Nous avons commencé à le rééquilibrer.
« Avec l’élection de François Hollande en France, le débat sur la croissance a gagné du terrain en Europe. Même les conservateurs commencent à comprendre que sans croissance, les efforts pour réduire les déficits et l’endettement publics sont voués à l’échec.
Il ne s’agit pas pour autant de revenir sur les engagements pris pour instaurer de la discipline budgétaire en Europe. En revanche, il est crucial de laisser un peu de marge de manoeuvre aux Etats pour soutenir l’activité économique via l’investissement.
Le débat n’est pas clos. Les socialistes et démocrates veulent aller plus loin en proposant, par exemple, de déduire les investissements productifs du calcul des déficits publics.
Avec la récession qui sévit dans plusieurs pays européens et l’envolée du chômage, nous avons besoin de trouver le bon dosage entre mesures de rigueur et soutien à la croissance. C’est crucial si on veut que les peuples acceptent les réformes », a conclu Elisa Ferreira
Parmi les mesures adoptées figurent un instrument de croissance qui permettrait de mobiliser 1% du PIB sur une période de 10 ans pour des investissements liés à la croissance dont les infrastructures de l’énergie ou nouvelles technologies; en ce qui concerne la gestion coordonnée des dettes souveraines, les socialistes et démocrates ont réussi à proposer la mise en place d’un fonds de rédemption, une feuille de route pour la création d’obligations européennes (eurobonds) et une coordination au niveau européen des émissions de dettes des Etats.