La droite européenne – dont ses élus français – s’est exprimée ce mercredi 21 octobre contre la protection de la liberté d’expression, avec les élus d’extrême droite et europhobes. « Ensemble, ils ont voté contre une résolution commune des groupes S&D, ALDE, Verts et GUE, qui dénonçait la dégradation de la situation de la presse en Europe et notamment en Italie, et exigeait de ce fait une législation sur la concentration des médias », se désole Sylvie Guillaume, membre titulaire de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures.
Ce vote intervient après des campagnes d’alerte menées par des élus et représentants de la société civile contre les atteintes à la liberté d’information et après un débat houleux début octobre au Parlement européen.
Par ce vote, la droite européenne montre qu’elle a d’abord eu un réflexe de protection du président du conseil italien, Silvio Berlusconi. Membre du PPE, à la tête d’un empire médiatique sans précédent pour une personnalité politique, ce dernier se livre régulièrement à des menaces envers les journalistes et élus qui s’opposent à son action.
Pour Sylvie Guillaume, « on est en droit de s’interroger sur ce réflexe partisan et clientéliste qui prévaut sur la défense des valeurs démocratiques ».
Catherine Trautmann – au nom de la délégation socialiste française – constate à l’occasion de ce vote « les difficultés à dépasser, même sur des enjeux fondamentaux, les stricts clivages partisans dans une assemblée où la droite est sortie renforcée lors des dernières élections ».