Jean-Paul Denanot (S&D). – Madame la Présidente, effectivement, obtenir 51 % à un référendum sur une réforme constitutionnelle en période d’état d’urgence, avec des médias muselés, des journalistes, des professeurs, des magistrats et même des députés en prison – sans parler des fraudes électorales –, n’est pas un succès électoral, c’est le moins que l’on puisse dire.
Cela ne suffira pas – c’est en tout cas mon point de vue – pour permettre de modifier sereinement une constitution et donner quasiment les pleins pouvoirs à un président qui se verrait bien président à vie.
La Turquie, qui occupe une position stratégique au Moyen-Orient, doit rester un interlocuteur de l’Union européenne, mais pas au mépris des valeurs qui sont les nôtres.
L’Union européenne doit se poser en défenseur du peuple turc et ne doit pas couper les ponts avec la Turquie mais, comme le Parlement l’a demandé, suspendre les négociations, précisément, avec la Turquie tant que M. Erdoğan ne sera pas revenu à de meilleurs sentiments. Le Parlement européen a pris ses responsabilités, à la Commission de prendre les siennes.