Christine Revault D’Allonnes Bonnefoy (S&D). – Monsieur le Président, aujourd’hui, on s’intéresse enfin à la situation de 2 millions de travailleurs et de plus de 500 000 entreprises du transport routier en Europe, qui cristallise les enjeux liés au dumping social et à la lutte contre la concurrence déloyale. En effet, la libéralisation du marché intérieur dans ce secteur a contribué à la dégradation des conditions de travail, au contournement massif de la législation européenne et à la multiplication des pratiques abusives, comme les sociétés boîtes aux lettres.
Nous le savons tous, de par la nature itinérante et le caractère fondamentalement transfrontalier du secteur routier, les solutions ne peuvent être qu’européennes. Dans ce cadre, le paquet mobilité doit être l’application directe du pilier social.
En effet, on ne peut pas, d’un côté, œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des citoyens et, de l’autre, faire une exception au transport routier en renforçant la flexibilité des temps de repos.
Je ne comprends pas comment le président de la Commission affiche son soutien entier au principe «à travail égal, salaire égal» sur un même lieu de travail alors qu’au niveau sectoriel, on propose d’exclure plus de 2 millions de personnes de la directive sur les travailleurs détachés, qui doit garantir l’application de ce principe. Il faut être cohérent dans les discours et dans les actes.
Au-delà du secteur routier, il est important que tous les députés comprennent bien que ce qui se joue là, ce n’est pas seulement cette question-là, mais c’est la question de la survie de l’Europe.