Nicos Aslamazidis, ce travailleur grec « délocalisé » à Saint-Nazaire, est mort dans la nuit du 13 au 14 avril après son retour en Grèce et suite à une grève de la faim de 19 jours en raison d’un conflit salarial avec son employeur, Elbe, un sous-traitant de second rang du chantier naval Aker Yards.
C’est à l’initiative du député européen Yannick Vaugrenard que le Parlement européen passe aujourd’hui à l’action. Avec l’appui d’autres eurodéputés socialistes français, Bernard Poignant et Harlem Désir, et grecque, Maria Matsouka, il a présenté une déclaration écrite en séance plénière à Bruxelles
Ce texte vise à proposer un arsenal législatif efficace pour pallier les carences des sous-traitants lorsqu’ils ne respectent pas les droits des travailleurs détachés dans l’Union.
« La législation européenne devrait obliger aux donneurs d’ordres à être responsables financièrement en cas de manquements de leurs sous-traitants pour cause de salaires non payés« , invoque le socialiste français Yannick Vaugrenard, membre de la commission parlementaire des affaires sociales et de l’emploi.
En raison de l’augmentation importante et constante des flux temporaires de main d’œuvre détachée au sein de l’Union, il est nécessaire que la Commission européenne fasse « scrupuleusement le point sur les carences de transposition ou d’application de la directive détachement« , lit-on dans le document, et ce, pays par pays.
« Il est temps que l’Union européenne enquête sur les abus pratiqués par certaines sociétés employant des travailleurs détachés« , déclare encore Yannick Vaugrenard.
« La Commission doit proposer des mesures appropriées afin de protéger les travailleurs« , ajoute-t-il.
Si la Déclaration écrite proposée par ces députés recueille les signatures de la majorité des 785 membres du Parlement européen avant le 9 septembre prochain, alors la Commission européenne devra élaborer une proposition.
Bruxelles, le 7 mai 2008