La Commission européenne a présenté, le 30 novembre dernier, son « Paquet d’hiver ». Les huit propositions législatives qu’il contient doivent constituer le socle de la politique énergétique et climatique de l’Union européenne pour les dix prochaines années. Énergies renouvelables, efficacité énergétique, organisation du marché, transports, etc. : c’est une réforme en profondeur du marché de l’énergie que nous attendions avec intérêt.
Mais ces propositions semblent vraiment insuffisantes pour atteindre les objectifs affichés de l’Union européenne : parvenir au premier rang mondial pour les énergies renouvelables ; elles sont parfois contradictoires avec le respect des engagements pris à Paris lors de la COP 21 et à Marrakech pour la COP22.
Les niveaux d’ambition sont restés les mêmes qu’en 2014, alors qu’aujourd’hui le diagnostic largement partagé sur l’état de la planète imposait de relever les exigences. La réduction des émissions de gaz à effet de serre doit passer de 40 % à 50 % par rapport au niveau de 1990. Sur les renouvelables, nous restons convaincus qu’il y a un moteur de croissance durable à utiliser : leur part doit passer de 27 % à 45 % d’ici 2030. L’efficacité énergétique recèle un gisement d’emplois que nous devons exploiter et permet en plus de réduire la précarité énergétique : améliorer l’efficacité énergétique en passant de 30 % à 40 % permettrait de créer près de 900 000 emplois en Europe, à chacun de faire des économies et, pour tous, d’améliorer la qualité de l’air.
Autre motif d’insatisfaction : une exclusion plus que timide des centrales polluantes du mécanisme de capacité. Les limites d’émissions par kilowatt proposées par la Commission sont si faibles que pratiquement toutes les centrales thermiques européennes pourraient y participer, ce qui revient, si l’on n’y prend garde, à subventionner les nouvelles centrales à charbon. Drôle de façon de combattre l’énergie fossile ! Il faut, au contraire, privilégier les outils les plus protecteurs de l’environnement, et innover (stockage d’énergie par pompage turbinage (STEP) marines et micro-STEP).
Nous voulons un paquet ambitieux, clairement tourné vers le renouvelable, prouvant que l’Union a réellement compris le message de l’accord de Paris. Il faut travailler en ce sens au niveau national comme au niveau européen. Nous allons nous y employer.