Après l’échec du Conseil des ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche à trouver un accord pour maintenir en l’état le programme d’aide alimentaire aux plus démunis le 20 septembre dernier, le Parlement européen a maintenu la pression en organisant un débat ce mercredi 28 septembre.
Pendant le débat, Estelle Grelier a lancé un appel à la minorité de blocage : « Nous constatons tous sur le terrain que le blocage de ce dossier suscite un émoi, une incompréhension et une exaspération au sein de l’opinion publique, des associations caritatives et de leurs bénévoles et, bien sûr, des bénéficiaires. Cette situation porte atteinte à la crédibilité et l’image de l’Union. Les citoyens perçoivent que l’Europe consacre beaucoup d’énergie et de moyens pour rassurer les marchés financiers, mais qu’elle se mobilise de moins en moins pour porter secours aux populations les plus durement touchées par la crise. Cela alimente un sentiment d’injustice et de défiance à l’égard des institutions européennes, potentiellement explosif au plan social et démocratique », a expliqué l’eurodéputée.
Dans son intervention en plénière, Pervenche Berès a rappelé que « cette question n’est pas une question de subsidiarité, car l’aide sociale et la lutte contre la pauvreté sont l’affaire de tous au sein de l’Union européenne » ; « Ce programme sera sans doute financé par le Fonds social européen : parce que nous n’accepterons pas d’organiser la solidarité des pauvres avec les pauvres, il faudra compenser et augmenter le budget du FSE en conséquence », a insisté Pervenche Berès.
« Défendre le PEAD comme nous le faisons, c’est non seulement faire le choix de la solidarité, mais c’est aussi démontrer aux citoyens que l’Europe peut être à leur côté, dans ces temps de crise et d’angoisse pour notre avenir et celui de nos enfants. Le PEAD est non seulement vital pour les quelques 80 millions de citoyens européens menacés de pauvreté, mais il est un message essentiel pour les 500 millions d’européens », soulignent Catherine Trautmann et Kader Arif.
En conclusion de son intervention, Estelle Grelier a appelé « chacun à prendre ses responsabilités : si les Etats le veulent, ce sujet peut être clos de manière positive dès ce lundi, lors de la réunion du conseil des ministres européens de l’emploi et des affaires sociales. Il n’aurait d’ailleurs jamais dû être ouvert, par solidarité et respect des bénéficiaires ».