Pervenche Berès (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, la Grèce a accompli des efforts extraordinaires en matière de réformes et de sérieux budgétaire afin de respecter l’ensemble de ses promesses vis-à-vis de l’Union européenne. Le bilan du gouvernement hellénique, plus d’un an après l’accord noué en août 2015, est d’autant plus remarquable que le pays se situe en première ligne dans la crise de l’accueil des réfugiés.
Aucune raison ne peut être avancée pour empêcher le déblocage de la nouvelle tranche de près de 2,8 milliards d’euros prévue par le programme. Mais la dette grecque est insoutenable: elle frôle les 180 % du PIB, en dépit de trois plans successifs de soutien financier. C’est la raison pour laquelle même le FMI a plaidé, le 23 septembre dernier, en faveur d’un allégement de cette dette.
Cet allégement relève de l’urgence; il rendrait réaliste l’objectif d’un excédent budgétaire primaire de 3,5 % du PIB en 2018 et permettrait, surtout, d’assurer le redressement durable de ce pays. Il ne peut pas y avoir deux poids deux mesures au regard du calendrier politique des uns et des autres, et je ne comprends pas que certains puissent dire: « C’est bien, la Grèce doit faire les réformes et nous verrons, après nos propres élections, si nous pouvons discuter de la dette. »
Le Grexit a pu être empêché, mais au prix de tensions qui ont plus affaibli que renforcé l’esprit européen. C’est pourquoi je pense que ces discussions sans fin justifient en creux la nécessité d’une nouvelle gouvernance économique dotée, notamment, d’un budget pour la zone euro. La prise de conscience autour de cet enjeu est d’autant plus cruciale que l’Europe traverse un moment de perturbations du fait du Brexit, qui nous oblige à clarifier nos objectifs et à préserver les intérêts stratégiques dans la négociation qui s’engage.