La délégation socialiste française au Parlement européen a appris avec consternation la fin programmée de Presseurop d’ici le 20 décembre 2013.
« A six mois des élections européennes, alors que les moyens pour développer un espace public et médiatique européen manquent cruellement, c’est l’une des initiatives les plus concrètes qui va disparaître. On ne peut en permanence appeler à la construction d’une Europe citoyenne et casser les rares outils qui la soutiennent », estiment les membres de la délégation socialiste française au Parlement européen.
Les socialistes français condamnent également le premier appel d’offres publié par la Commission européenne, pour deux raisons :
– En premier lieu, les aides à la presse ne doivent en aucun cas donner aux pouvoirs publics le moindre droit de regard quant à la ligne éditoriale des médias concernés. Manifestement, la première version de cet appel d’offres pouvait laisser croire que la Commission européenne voulait faire de Presseurop un « média-maison ». Pour les socialistes français au Parlement européen, « la liberté de la presse ne se discute pas ».
– Par ailleurs, cet appel d’offres était taillé sur mesure pour un seul acteur ce qui, de facto, pose la question de la bonne gestion des deniers publics. Les socialistes français sont attachés à des appels d’offres transparents, qui intègrent des obligations de reprise du personnel.
Aujourd’hui, 70 employés vivent dans l’incertitude, alors que le Parlement européen et le Conseil se sont positionnés pour un prolongement du financement de Presseurop en 2014, en attendant la publication d’un nouvel appel d’offres.
Nous appelons Viviane Reding et la Commission européenne à débloquer cette situation qui relève de l’urgence, à six mois des élections européennes. Par la suite, il faudra réfléchir à une version modernisée des aides à la presse européenne, qui respecte l’indépendance de celle-ci, la transparence et l’équité entre les médias.