Parallèlement aux démarches entreprises au plan local et national, l’eurodéputée normande Estelle Grelier se démène depuis plusieurs mois à Bruxelles, en collaboration avec l’intersyndicale, pour pérenniser l’activité de la raffinerie de Petit-Couronne et des 550 emplois directs qui y sont attachés.
A son initiative, un groupe de quatre députés socialistes a été constitué au sein du Parlement européen. Les euro circonscriptions qu’ils représentent ont en commun d’abriter des raffineries de Pétroplus menacées de fermeture. Face à la gravité de la situation Richard Howitt, pour Coryton au Royaume-Uni, Kathleen Van Brempt, pour Anvers en Belgique, Wolfgang Kreissl-Dörfler, pour Ingolstadt en Allemagne et Estelle Grelier, pour Petit-Couronne en France, ont uni leurs efforts pour obtenir que la Commission se penche sérieusement sur ce dossier, qui pose la question de la survie du raffinage au sein de l’UE.
Les Députés ont ainsi rencontré le Commissaire européen à l’emploi, Laszlò Andor. Cette rencontre n’avait malheureusement pas permis d’obtenir des engagements à la hauteur de l’urgence et de la gravité de la situation. La rencontre avec le Commissaire européen à l’énergie Günther Oettinger leur semble plus positive.
M. Oettinger s’est en effet engagé sur trois points. D’abord, il va se rapprocher des autres Commissaires concernés, en particulier les Vice Présidents Tajani (Industrie) et Almunia (Concurrence), et les Commissaires Andor (Emploi) et Hahn (Politique Régionale), dans le but d’examiner les solutions rapides et concrètes qui pourraient être apportées à l’échelle européenne. Le Commissaire s’est également engagé à écrire aux ministres de l’énergie des quatre pays concernés, pour rappeler la nécessité de préserver les capacités de production sur le sol européen et de garantir la sécurité de l’approvisionnement. Enfin, Günther Oettinger organisera une table ronde sur la situation de la raffinerie européenne avec les gouvernements des Etats membres et les acteurs du secteur, dans l’objectif d’établir une stratégie européenne, et, le cas échéant, d’identifier les outils qui permettraient de la mettre en œuvre.
Pour Estelle Grelier : « l’Union européenne doit se positionner dans les meilleurs délais. Nous assistons actuellement à un dumping environnemental résultant des normes que nous appliquons en matière de rejets de CO₂. Il est impératif que la Commission européenne mette en place des gardes fous pour s’assurer que nous n’encourageons pas nos industries à aller émettre du CO₂ ailleurs. Le contact que M. Oettinger s’est engagé à établir avec les Ministres concernés -dont M. Besson-, doit aussi permettre d’accélérer et faciliter ces différentes pistes d’action. Je resterai vigilante quant à la réponse qu’y apportera le gouvernement français. Face à l’urgence, il faut garantir aux potentiels repreneurs de Petroplus que leur activité est essentielle pour l’approvisionnement européen, et que la puissance publique européenne est attachée à l’avenir de ce secteur sur son territoire. Nous attendons avec impatience que la Commission se prononce ».