Depuis bientôt six mois, Edouard Martin travaille au nom du Parlement européen à un rapport sur le développement durable de l’industrie des métaux de base en Europe. Ne souhaitant pas réaliser son rapport depuis son bureau, il a décidé de se déplacer sur de nombreux sites industriels européens – en France, mais aussi en Pologne, en Italie ou encore en Espagne.
Ce rapport reflétera la réalité du terrain et reposera sur une expertise partagée par l’ensemble des acteurs locaux : ouvriers, syndicats, chefs d’entreprises et politiques locaux.
Pour Edouard Martin, « c’est essentiellement au niveau européen que nous pouvons lutter contre la concurrence extra-européenne croissante et souvent déloyale qui affaiblit notre industrie. Avec 60 000 suppressions d’emplois directs depuis 2007, et au moins autant d’emplois indirects, l’Europe doit agir. Pour cela, je propose notamment un ajustement carbone aux frontières. En effet, il n’est pas concevable que les règles contraignantes que nous fixons à notre industrie en matière environnementale aient pour principal effet de déporter la production dans des régions du monde où elles sont plus légères voire inexistantes. Quand la production d’une tonne d’acier produite en Europe émet 2 tonnes de CO2, ces émissions montent à 3 tonnes de CO2 en Chine. Notre objectif est de mettre tous les acteurs à égalité en termes d’émission de CO2, de rétablir une concurrence équitable. C’est le sens de l’ajustement aux frontières ».
« L’ajustement carbone aux frontières c’est maintenir un tissu industriel fort en Europe mais également protéger l’environnement. En effet, en soumettant les produits métallurgiques importés à nos normes environnementales, les producteurs extérieurs auront intérêt à améliorer le bilan carbone de leurs installations plutôt qu’à acheter des quotas sur le marché européen, initiant alors un cercle vertueux global dans le cadre de la lutte contre le changement climatique » ajoute l’eurodéputé.
A un mois de la présentation de ce rapport, la délégation socialiste française au Parlement européen s’étonne de l’effet de manche d’eurodéputé-e-s FN sur ce sujet, qui ont déposé un projet de résolution sur le secteur sidérurgique en Europe. « Approximative, on peut noter avec humour le retournement de veste du Front national : deux ans après avoir dit pis que pendre de la loi Florange, ils lui trouvent des qualités au point de vouloir en faire un modèle pour l’Europe. Surprenant ! Heureusement, nous ne les avons pas attendus pour défendre tous les secteurs industriels de production des métaux de base » conclut Edouard Martin.