Lors d’un débat au Parlement européen sur la liberté d’information en Italie, les socialistes, les libéraux, les verts et l’extrême gauche ont appelé la Commission européenne à proposer une législation au niveau de l’Union sur le pluralisme des médias. Pour Françoise Castex trop c’est trop.
Montesquieu écrivait « Chez les Turcs, où les trois pouvoirs sont réunis sur la tête du sultan, il règne un affreux despotisme ». Si du temps de Montesquieu, les pouvoirs n’étaient que trois, nul ne nie plus, aujourd’hui, le pouvoir des médias. Chez les italiens, où les pouvoirs législatif, exécutif et médiatique sont réunis sur la tête de Berlusconi, il règne un étrange despotisme. La sentence de la Cour constitutionnelle du 7 octobre 2009 a montré avec force l’exigence impérieuse d’un pouvoir judiciaire indépendant, d’une séparation des pouvoirs effective.
Le Parlement européen réunit en session plénière les 7 et 8 octobre à Bruxelles a osé ouvrir le débat sur la liberté d’expression en Italie. La discussion s’est tenue entre les parlementaires malgré la tentative du Président du groupe Parti Populaire Européen (PPE), Joseph Daul (UMP) de faire modifier l’ordre du jour. Les députés se sont exprimés sur le bien fondé d’aborder dans l’enceinte du Parlement la situation de la liberté de la presse dans Etat membre en particulier; le PPE persistant à déclarer que ce débat n’avaient pas lieu d’être au sein de la première assemblée démocratiquement élue du continent.
Pour Françoise Castex, qui salue la tenue de ce débat, « ce n’est pas faire preuve d’ingérence que de dire que la main mise du chef du gouvernement italien sur les médias transalpins est une insulte à la liberté de la presse européenne. Certes la démocratie italienne mérite le respect comme toutes les démocraties de l’UE. Cependant, son représentant ne s’en montre pas digne aujourd’hui. C’est au nom de notre respect pour le peuple italien que nous avons le devoir aujourd’hui de dénoncer les propos racistes et sexistes dont se délecte régulièrement M. Berlusconi. M. Berlusconi est une insulte vivante à la dignité des européens et des européennes. »
Les députés voteront sur une résolution relative à la liberté d’information lors de la prochaine session plénière à Strasbourg (19-22 octobre).