Quand le débat politique est médiocre, quand les arguments utilisés témoignent soit de la mauvaise foi, soit de l’ignorance, le premier mouvement est de ne pas leur prêter attention. Il faut pourtant répondre. Parce qu’on ne choisit pas ses adversaires politiques et qu’on se doit de rétablir quelques vérités malmenées.
Eric Ciotti, député UMP des Alpes maritimes, a cité mon nom lors d’un débat qui l’a opposé à Jean-Christophe Cambadelis sur BFMTV le dimanche 15 février.
Il me prête des postures et des positions qui ne sont pas les miennes et tient des propos approximatifs sur un sujet sensible : le PNR européen, dispositif de collecte de données des passagers des compagnies aériennes, participant à la lutte contre le terrorisme. Au cours de l’émission, Eric Ciotti me présente comme « une des parlementaires les plus hostiles à la mise en œuvre du PNR européen ».
Il se trouve que j’ai eu plusieurs occasions de m’exprimer publiquement sur ce sujet. Dans cette tribune parue sur le Huffington Post par exemple ou de façon collective, dans ce communiqué de presse diffusé par la délégation socialiste du parlement européen.
Visiblement cela ne suffit pas. Je tiens donc à redire que
– je ne suis pas hostile au PNR européen,
– mais je suis soucieuse du bon équilibre permettant d’en faire un outil à la fois efficace et respectueux des libertés individuelles.
J’ai constamment œuvré ces dernières semaines pour rapprocher les points de vues des parlementaires sur ce sujet, qu’ils soient à Paris, Bruxelles ou Strasbourg. J’ai aussi cherché à éviter l’instrumentalisation de ce débat et les oppositions factices entre doux rêveurs favorables aux libertés individuelles et responsables pragmatiques soucieux de lutter contre le terrorisme.
Le résultat sera je l’espère, l’adoption au cours de cette année 2015 d’un PNR équilibré, répondant au mieux aux exigences de la sécurité et de la liberté.
D’avance merci à Éric Ciotti de nous laisser travailler…