Emmanuel Maurel (S&D). – Monsieur le Président, après tant d’années d’aveuglement et de naïveté, la Commission européenne reconnaît enfin que la mondialisation libérale peut aussi avoir des effets négatifs et contribue à créer des inégalités fortes entre ceux qui gagnent beaucoup et ceux qui pâtissent de ce phénomène.
C’est la première fois, finalement, qu’elle met l’accent sur la nécessité de la réciprocité en matière de marchés publics et d’investissements, mais aussi sur les instruments de défense commerciale.
Selon moi, il faut désormais passer de la parole aux actes. Oui, il est possible d’avoir des accords commerciaux progressistes, mais pour cela, il faut plus de règles, plus de normes environnementales, plus de normes sociales et plus de supervision démocratique. Oui, il est possible de protéger les industries européennes mais pour cela, il faut avoir l’audace d’instaurer un «Buy European Act», comme toutes les grandes nations le font pour protéger leurs entreprises.
Enfin, si on veut véritablement réguler la mondialisation, il faut s’attaquer à la racine du mal, c’est-à-dire à l’optimisation fiscale et à l’évasion fiscale. Pour ce faire, il faut inclure la conditionnalité fiscale dans nos accords commerciaux pour créer un monde plus juste. Par conséquent, il est temps de passer aux actes.