Le Parlement européen a adopté aujourd’hui un rapport d’initiative sur les industries culturelles et créatives, ce dont les eurodéputés socialistes et radicaux se félicitent. Ce rapport est en grande partie fondé sur le travail et les auditions organisées dans le cadre de l’intergroupe « Industries culturelles et créatives », par Pervenche Berès et Christian Ehler, co-auteur du texte.
La culture est l’indispensable ciment de nos sociétés, mais c’est aussi une industrie dynamique, porteuse de croissance : 12 millions d’emplois et 509 milliards d’euros de valeur ajoutée dans le PIB de l’Union européenne. Pour la délégation socialiste française, la transition numérique doit être au service du maintien d’une culture vivante, d’une création de qualité où les bénéfices sont justement partagés. C’est pourquoi tout doit être fait pour soutenir les artistes, les créateurs et les entreprises culturelles européennes en établissant des conditions équitables face aux géants du numérique. Aujourd’hui, les contenus créatifs sont de plus en plus accessibles, les coûts de distribution ont chuté avec l’évolution technologique, pourtant les créateurs n’ont pas vu, en retour, leurs revenus augmenter. Au contraire, pour certains, ceux-ci ont dramatiquement chuté. Une grande part de la valeur ajoutée est captée par les plateformes numériques qui jouent un rôle d’intermédiaire entre les créateurs et les consommateurs de produits culturels. Ceci n’est pas acceptable. Dans ce rapport, outre la défense des créateurs, le respect de la propriété intellectuelle et l’amélioration des conditions de financement ou de dotation financière via les différents fonds européens, nous avons fait plusieurs propositions significatives :
– nous invitons la Commission européenne et les États membres à envisager l’année européenne du patrimoine culturel 2018 comme une occasion majeure pour renforcer l’excellence européenne dans les secteurs de la culture et de la création ;
– nous appelons de nos vœux la création d’un « prix européen des secteurs de la culture et de la création » conçu suivant les mêmes lignes que le « prix franco-allemand des secteurs de la culture et de la création »;
– nous demandons que soit étudiée la possibilité de programmes de mobilité pour les « jeunes innovateurs » afin de promouvoir les échanges et l’innovation dans le domaine de la culture et de la création;
– nous encourageons les États membres à prendre des initiatives telles que le « bonus culturel » lancé par le gouvernement italien, qui met 500 euros à la disposition de tout jeune de 18 ans qui réside légalement en Italie, à dépenser uniquement pour une activité « culturellement enrichissante » telle que la visite d’un musée, d’une galerie, d’un site archéologique ou du patrimoine, des livres ou des films.
Nous voulons pour demain, une stratégie européenne ambitieuse qui allie industrie, culture et création, et qui respecte, à l’ère du numérique, la diversité, la qualité, permet aux créateurs de bénéficier de leur travail et qui se reflète dans toutes les politiques européennes, y compris la politique fiscale qu’il reste à inventer.