Les socialistes français émettent toutefois des réserves
Strasbourg, le 26 septembre 2007
Jachère des terres agricoles /
Les stocks de céréales et d’oléagineux en Europe et dans le monde n’ont jamais été aussi bas et les tensions à la hausse sur les prix sont considérables. Les agriculteurs devant emblaver leurs terres maintenant, les institutions européennes devaient prendre une décision en urgence, aujourd’hui, sur une dérogation d’une année à l’obligation de mise en jachère des terres cultivables. Les socialistes français ont voté pour cette dérogation mais ont exprimé des réserves sur la pertinence de la proposition de la Commission.
« Depuis 1992 ce régime a été utilisé de manière obligatoire comme instrument de régulation de l’offre des céréales, or cette offre est insuffisante aujourd’hui« , souligne l’eurodéputé socialiste français et membre de la commission de l’agriculture, Stéphane Le Foll.
« Cependant, la suppression de l’obligation de la mise en jachère des terres agricoles ne permettrait que de rééquilibrer marginalement l’offre et ne permettrait aucune régulation des marchés« , poursuit-il.
Bernadette Bourzai, vice-Présidente de la même commission parlementaire s’est exprimée sur le sujet en plénière :« D’abord, une campagne de production et de commercialisation n’est pas suffisante pour permettre aux agriculteurs de s’adapter au changement et de rééquilibrer l’offre sur la demande. Ensuite, il est clair que la question des prix des matières premières, des besoins alimentaires de la planète et des variations naturelles aggravées par le changement climatique ne pourra pas être réglée simplement par la suppression des jachères et qu’elle devrait être au cœur des débats sur l’avenir de la PAC. »
Plus fondamentalement, les socialistes français sont d’avis qu’il faudrait changer nos modèles de production à l’occasion d’une réforme plus profonde de la PAC de manière à développer une agriculture durable.
Enfin, « si le gel des terres a perdu sa justification économique, il présente des intérêts majeurs pour la biodiversité et la protection des sols et des cours d’eau qui doivent être reconnus et maintenus« , explique Bernadette Bourzai.
Elle pense en particulier « aux conséquences qu’aurait la suppression des jachères sur la nécessaire diversité des sources d’approvisionnement en pollen et en nectar des abeilles à un moment où, nous assistons à une crise grave d’appauvrissement des colonies, voire de mortalité des abeilles« .
Bernadette Bourzai est donc satisfaite du soutien du Parlement européen à sa demande d’une étude d’impact des effets sur l’environnement de la suppression des jachères.