Sylvie Guillaume (S&D). – Madame la Présidente, ériger en infractions pénales les violences physiques, sexuelles et psychologiques, proposer des refuges sûrs aux femmes victimes de violences, éduquer à l’égalité des genres, informer les professionnels qui travaillent auprès des victimes et fournir les ressources financières nécessaires, voici quelques-unes des mesures proposées par la convention d’Istanbul, premier outil international juridiquement contraignant destiné à lutter contre les violences faites aux femmes. Nous apprenons que cela n’aura finalement pas lieu, mais il est particulier d’entendre citer Istanbul quand on a en tête les projets de dégradation des droits des jeunes filles qu’envisageait cette proposition abjecte des autorités turques pour permettre aux violeurs de réparer leurs crimes en épousant leurs victimes.
S’agissant des violences faites aux femmes, les responsables sont d’abord les individus. Mais pour éradiquer ces actes inqualifiables, les gouvernements et l’Union européenne ont aussi leur part de responsabilité. C’est pourquoi nos législations doivent s’aligner sur la convention d’Istanbul.
La situation des femmes face aux violences ne va pas changer d’un claquement de doigt ou de stylo, mais notre responsabilité est de légiférer pour faire évoluer le droit et les mentalités en profondeur. C’est le sens de la convention d’Istanbul. Parmi les 28 États membres qui l’ont signée, seule la moitié l’a ratifiée. Il faut sortir de la duplicité et passer à l’action.
La Commission européenne a proposé l’adhésion de l’Union à cette convention en mars dernier et je m’en félicite. Elle doit accélérer le pas – vous nous avez fait des propositions –, car une approche commune est indispensable pour protéger les femmes de la même façon, indépendamment de leur lieu de vie dans l’Union.