Le Parlement européen a voté, aujourd’hui, le retrait temporaire du marché carbone de 900 millions de tonnes de quotas CO2 afin de stabiliser et relever le prix de la tonne de carbone.
En effet, le système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne était confronté à de sérieux déséquilibres. La crise économique a entraîné une réduction profonde et durable de la production industrielle. Conséquence indirecte, l’offre de quotas carbone est de loin supérieure à la demande, et le prix du carbone a chuté à un niveau qui n’est plus dissuasif.
« C’est une longue bataille qui vient d’aboutir, après un chemin chaotique et des pressions nombreuses de la part des lobbies et de plusieurs Etats : adoptée à l’unanimité au sein de la commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire le 19 février dernier, la proposition avait été rejetée et renvoyée en commission lors de son passage en session plénière le 16 avril par une alliance hétéroclite de la droite, des communistes, des souverainistes et des libéraux », rappelle Gilles Pargneaux.
« Pour aboutir à un accord, nous avons été contraints de faire un certain nombre de concessions. Mais nous avons sauvé le système, et c’est l’essentiel », explique l’eurodéputé. « Deux tiers des recettes devront être réaffectés à l’éco-innovation et aux énergies renouvelables, soit la valeur de 600 millions de quotas sur les 900 millions « gelés ». Ces revenus devront être placés dans un nouveau fonds spécifiquement dédié à ces fins. L’ETS retrouve sa fonction première de stimulant pour le développement de technologies à faible émission de carbone », ajoute l’élu. « Le système sauvé, nous pouvons désormais l’améliorer », conclut l’eurodéputé.