Ce mercredi 20 octobre a été voté par le Parlement européen le budget 2011 de l’Union européenne.
Pour Estelle Grelier, membre de la commission des budgets, « alors que les ressources de l’Union dépendent à 75% des contributions des Etats-membres, et que cette ressource s’amenuise, il faut renverser cette tendance, explorer de nouvelles pistes ». Or, « le secteur financier est le premier responsable de la crise économique et sociale qui frappe l’Europe et de l’explosion de l’endettement public. C’est pour cette raison que le groupe socialiste a proposé, pour le budget 2011, la création d’une ligne « ressources propres » alimentée par une taxation des transactions financières », ajoute l’eurodéputée.
« Mais cette proposition a été purement et simplement rejetée par la droite », empêchant l’adoption du principe de cette taxe dans la résolution et le tableau financier pour le budget 2011. « Ce vote est scandaleux, dans la mesure où la droite explique aux citoyens et dans les médias être en faveur d’une telle taxe ; mais à l’heure du choix et alors que le Parlement européen en a le pouvoir, c’est elle qui enterre cette proposition juste et légitime », insiste Estelle Grelier. Ce positionnement de la droite est d’autant plus incompréhensible, que, le jour-même, le principe de la création d’une transaction des taxations financières a été adopté dans le rapport de la commission spéciale crise financière, économique et sociale, rédigé par Pervenche Berès.
Pour Catherine Trautmann, présidente de la délégation socialiste française, « contrairement aux élus de la droite française les socialistes défendent cette taxe pour permettre de relancer l’Union au niveau attendu par les citoyens européens et français. Cette incohérence dans les votes de la droite est particulièrement malvenue au moment où le Parlement se doit d’avoir un positionnement fort et clair vis-à-vis du Conseil et de la Commission européenne. De plus, on ne peut que regretter que cette attitude renforce le discrédit dont souffre en ce moment la parole politique.».
S’exprimant sur l’ensemble du budget, Estelle Grelier explique qu’ « au principe d’austérité prôné par le Conseil européen lors de sa lecture du budget 2011, le Parlement se devait de répondre par le principe de responsabilité, à la fois pour répondre aux besoins actuels, mais aussi en avançant des propositions ambitieuses et concrètes, en particulier en ce qui concerne les ressources propres de l’Union ».
En effet, « plus l’Europe s’élargit, plus les compétences qui lui sont confiées s’étendent, plus elle affiche ses ambitions… et moins elle dispose des moyens de les assumer ! » ajoute l’eurodéputée, en rappelant que le budget de l’Union correspond à celui d’un pays moyen européen et qu’il est inférieur au déficit annuel français de l’exercice 2009.
Difficile, dans ce contexte, de doter suffisamment les programmes existants et ceux à développer pour la mise en œuvre du Traité de Lisbonne… et, en particulier, ceux défendus par le S&D, pour soutenir la reprise de la croissance et de l’emploi.