Gilles Pargneaux, député européen et membre de la commission environnement au Parlement, a décidé de s’opposer ce matin à la proposition de l’eurodéputé Rachida Dati de déposer un amendement sur l’instauration d’une taxe carbone aux frontières de l’Union Européenne.
Pour Gilles Pargneaux, cette question fait partie d’une réflexion menée depuis plusieurs mois déjà et à l’issue de laquelle il lui apparaît que la création d’une taxe de 0,01% sur les transactions financières, de type Tobin, serait une mesure plus crédible, plus efficace et surtout plus facile à mettre en œuvre dans la pratique que la taxe carbone aux frontières de l’UE. En effet, cet instrument financier rapporterait 20 milliards d’euros par an et permettrait aux pays en développement de s’adapter aux changements climatiques.
Gilles Pargneaux considère que l’échec de la Conférence de Copenhague doit inciter l’UE et les autres pays à opter pour des solutions concrètes, réalistes et pouvant, avant toute chose, faciliter un consensus entre les Etats.
Aussi, Gilles Pargneaux estime que l’instauration d’une taxe carbone – qui stigmatise les pays les plus pauvres – ne permettra pas la conclusion d’un accord mondial. Les pays développés doivent prendre leurs responsabilités vis-à-vis des pays en développement. Aussi, il semble plus normal que les pays les plus pauvres ne soient pas soumis au même régime que les pays développés. Dans ce sens, depuis 2005, le Système européen d’échange de quotas d’émissions (ETS) constitue un modèle d’échanges plus juste (voir document joint).
Gilles Pargneaux regrette le vote du groupe PPE – auquel appartient Rachida Dati – pour la suppression d’une référence à des instruments financiers innovants, tels que l’échange dette-nature ou la taxe sur les transactions financières internationales, lors de l’adoption en séance plénière, le 25 novembre dernier, de la résolution sur la stratégie de l’UE à la Conférence de Copenhague.
Gilles Pargneaux est surpris, à la fois par cette proposition d’amendement, en contradiction avec la position prise par le PPE avant Copenhague, et par l’intérêt soudain de Rachida Dati pour cette problématique.
Les arguments présentés par Mme Dati ne semblent pas des plus judicieux. Ceci explique la décision de Gilles Pargneaux de ne pas suivre cette proposition.