Strasbourg, le 6 septembre 2005 – La Délégation socialiste française a regretté que l’amendement du député Jean-Louis Cottigny pour la mise en place d’une taxe éthique, permettant de taxer fortement les marchandises dont la production ne respecte pas la dignité humaine, soit rejeté aujourd’hui par la droite européenne, dans le cadre d’un vote sur le rapport de Tokia Saïfi concernant l’avenir du textile et de l’habillement en Europe.
Jean-Louis Cottigny, shadow rapporteur pour le groupe socialiste, avait déposé cet amendement avec 50 eurodéputés de quatre groupes politiques différents
« Nous pouvions considérer que la lutte contre le travail des enfants et les formes d’esclavage moderne ne saurait souffrir des clivages politiques« , a amèrement expliqué le député socialiste, membre de la commission des affaires sociales et de l’emploi au Parlement européen. Pour lui, il est scandaleux que certains députés puissent défendre la Charte des Droits fondamentaux à l’extérieur du Parlement pour la bafouer au premier vote venu.
Des enfants, des hommes, des femmes, qui travaillent 12 heures par jour, 7 jours sur 7 pour $2 par jour, dans des conditions de travail mettant leur santé en danger et dans des régimes politiques ne leur permettant pas de revendiquer de meilleures conditions, ne pourront être concurrencés et fausseront en permanence le marché du travail international.
La Délégation socialiste française espère qu’avec l’arrivée du socialiste Pascal Lamy à la présidence de l’OMC, « nous pouvons légitimement espérer que celle-ci prenne désormais en compte le niveau de démocratisation des pays au moment de leur adhésion ainsi qu’au moment des négociations commerciales. »
Le député a en outre regretté que le vote sur le rapport Saïfi intervienne au Parlement, au moment où la Commission gère seule ce dossier en libérant les 80 millions de pièces bloquées aux frontières « faisant ainsi exploser les quotas que la majeure partie des parlementaires réclamaient« .