Strasbourg, le 15 mai 2008
Economie sociale /
Du 13 au 16 mai, l’économie sociale a pu se présenter aux députés européens grâce à une exposition, parrainée par Anne Ferreira, co-présidente de l’Intergroupe Economie sociale, et à une conférence organisée par le groupe du Parti socialiste européen (PSE) au Parlement européen. Cette semaine a été l’occasion pour le secteur de l’économie sociale[1] de montrer qu’il est un acteur incontournable pour la cohésion sociale, la croissance et la stabilité politique de l’Union européenne
La conférence « Economie sociale : moteur économique et facteur de cohésion sociale » a vu intervenir des députés socialistes européens, le commissaire européen chargé des affaires sociales M. Spidla, des représentants de la Commission européenne et des autres institutions communautaires, notamment du Comité Economique et Social Européen (CESE) représenté par M. Cabra de Luna, porte-parole de la catégorie Economie sociale, ainsi que des représentants d’autres secteurs partageant des aspirations et des objectifs communs avec l’économie sociale, et des représentants des « familles » et des entreprises emblématiques de l’économie sociale.
Le secteur de l’économie sociale se réjouit notamment du soutien réaffirmé du groupe PSE à l’adoption des statuts juridiques européens pour les associations, les mutualités et les fondations[2] ; c’est une des revendications de la plate–forme européenne de l’économie sociale, Social Economy Europe (SEE), ainsi que de l’intergroupe Economie sociale au Parlement européen.
Pour Alain Coheur, Président de SEE : « L’économie sociale européenne s’affiche en tant qu’acteur incontournable pour la croissance et la stabilité, tant sociale, économique et politique de l’Europe« .
Réaffirmant son regret du refus de la Commission de proposer des législations relatives aux services d’intérêt général (SIG) et aux services sociaux d’intérêt général (SSIG), le secteur de l’économie sociale a exprimé ses positions et revendications concernant certaines propositions de la Commission européenne en cours et à venir (SBA, Société privée européen, Solvabilité 2, etc.).
« La spécificité de l’économie sociale doit être prise en compte lors de la mise en place des politiques européennes afin que ces entreprises et organisations soient pleinement en mesure de contribuer à la réalisation des objectifs définis dans la Stratégie de Lisbonne, à égale concurrence avec les autres types de sociétés« , déclare Anne Ferreira. « L’économie sociale c’est la démocratie, la solidarité et l’innovation. »
Si la réalité désignée par les termes « économie sociale » est vaste et en nette expansion au sein de l’Union européenne, sa conception peut comprendre différentes approches d’un Etat membre à un autre. Mais elle ne constitue en rien un obstacle à sa reconnaissance. La complexité de la réalité prouve que l’Europe affiche une pluralité de formes d’entreprises sans pour autant être dépourvues d’identité ou de valeurs et sans faire d’amalgame avec la sphère publique ou capitaliste.
L’apport incontournable de l’économie sociale au modèle social européen doit être reconnu par l’adoption d’outils juridiques adaptés. La Commission européenne et les gouvernements de l’Union doivent reconnaître la contribution de l’économie sociale à la citoyenneté, à la croissance et à la cohésion sociale européenne.
[1] L’économie sociale regroupe les Coopératives, les Mutuelles, les Associations et les Fondations. Elle représente 10% de l’ensemble des entreprises européennes et 10% de l’emploi total.
Le succès des entreprises et organisations de l’économie sociale ne se mesure pas seulement à leurs performances économiques, qui sont toutefois une condition indispensable pour pouvoir réaliser leurs finalités mutualistes et solidaires, mais surtout par leur apport en termes de solidarité, de cohésion et de solidarité sociale et d’ancrage dans les territoires. Toutes s’inscrivent dans les objectifs des politiques européennes (sociale, de l’emploi, de l’entreprise et de l’entrepreneuriat, de l’éducation, de la recherche, du développement local et régional, de la RSE, de la gouvernance d’entreprise, etc.) auxquelles elles apportent une contribution active.
[2] Les coopératives ont déjà un statut européen.