La Délégation socialiste française se félicite que le Parlement européen « se soit fait justice » en votant le rejet du projet de Directive visant à libéraliser les services portuaires, à une majorité beaucoup plus nette encore que le 20 novembre 2003 sur une proposition quasi-identique.
Hier, lors du débat parlementaire, Gilles Savary, vice-Président de la commission parlementaire des transports, a dénoncé un texte « socialement inacceptable et politiquement irresponsable » prenant appui sur l’article qui proposait de légaliser l’auto-assistance par les personnels de bord des navires pour les transports maritimes réguliers comme le cabotage, les services réguliers de passagers, et les futures autoroutes de la mer.
« Vous ne proposez rien moins que d’introduire dans les ports européens, le servage qui sévit dans les navires » a déclaré le député socialiste français Gilles Savary, en accusant la Commission par son obstination ultralibérale et son mépris du Parlement, de donner du grain à moudre à tous les détracteurs de la construction européenne, au plus mauvais moment de son histoire.
La Délégation socialiste française en appelle non pas à une « mystique » de la libéralisation, mais à une véritable politique portuaire européenne, visant à prendre la mesure de l’hyper concentration portuaire en mer du Nord et à en prévenir les effets pervers: saturation maritime, désorganisation des trafics routiers continentaux, insécurité des trafics en Manche et Mer du Nord.
Alors que l’été dernier, le scandale de la compagnie de service régulier de passagers Irish Ferries a démontré que l’on pouvait pratiquer en toute légalité, un dumping social effréné sur nos propres flottes intra-européennes, la Délégation socialiste française considère désormais urgent que la Commission européenne prenne l’initiative d’une législation sociale européenne en matière maritime.
Strasbourg, le 18 janvier 2006