Virginie Rozière (S&D). – Madame la Présidente, depuis 2011, la Commission européenne et le Parlement ont uni leurs efforts pour renforcer la transparence au moyen d’un registre qui recense les représentants d’intérêts qui peuvent accéder aux institutions – louable effort qui devrait se voir renforcé par la révision du 28 septembre dernier.
Malheureusement, une catégorie entière de groupes d’influence échappe à ces obligations. En effet, les églises et les communautés religieuses sont purement et simplement exemptées d’enregistrement. Ces organisations ont déjà, du fait de l’article 17 du traité, un accès privilégié aux institutions européennes. Le minimum serait qu’elles se voient appliquer les mêmes obligations de transparence.
En tant que coprésidente de la plateforme du Parlement européen pour la laïcité, j’ai pu constater, lors de nos réunions, la présence de certains groupes extrémistes, comme Civitas, ou sectaires, comme l’Église de scientologie, et les failles instaurées par cette révision ne peuvent que renforcer leur capacité à influencer nos décisions. Nous connaissons leur force de frappe en la matière, et nul n’est besoin de leur faciliter la tâche.
Alors, à défaut de pouvoir, pour l’instant, prémunir nos institutions de l’influence de groupes religieux, exposons au grand jour leurs pratiques. Trop de droits, trop de libertés sont en jeu pour maintenir l’obscurité. Il nous appartient de faire la lumière et de faire en sorte que la transparence soit la règle.