Eric Andrieu (S&D). – Madame la Présidente, Monsieur le Commissaire, Madame le Ministre, l’Europe a rendez-vous avec l’histoire, l’Europe a rendez-vous avec son histoire.
À un moment où les autres États continents nous appellent à accélérer l’organisation du vivre-ensemble – au sens de «faire société ensemble» –, vous nous proposez, Monsieur le Commissaire, un budget au rabais. Nous ne sommes pas d’accord et vous le savez.
Non, il n’est pas acceptable de réduire le budget de la cohésion dans ce moment précis où notre continent de 500 millions d’Européens doit s’affirmer comme continent d’équilibre à l’échelle du monde.
Non, il n’est pas acceptable de réduire le budget de la politique agricole commune, dans un moment où nos enjeux alimentaires de biodiversité, de santé humaine n’ont jamais été aussi prégnants.
Oui, il nous faut répondre aux défis climatiques, aux défis migratoires, aux défis de la santé humaine, du chômage des jeunes et du maintien de la paix, ainsi qu’aux enjeux énergétiques. Ce CFP (cadre financier pluriannuel) montre les limites de sa structure liée au 1 % de la contribution des États membres et de l’intergouvernementalité.
Il nous faut d’urgence doter l’Union européenne de ressources propres et d’un vrai budget, créer sans tarder un impôt sur les géants du numérique et sur les multinationales qui s’enrichissent sans compter sur nos territoires européens, accepter et accélérer la mise en place d’une taxe sur les transactions financières, ainsi que de la taxe carbone aux frontières.
Il en va de notre avenir et, face au manque de courage politique des États membres, le Parlement européen doit parler d’une seule voix, d’une voix réaliste, solidaire et volontaire.